11 février 2013

Famille de Rozières

ROZIÈRES (DE), famille établie en Lorraine. L'histoire du duc René II, en mentionnant les guerres cruelles que ce prince eut à soutenir contre Charles le Hardi, duc de Bourgogne, qui pénétra en Lorraine, rapporte que tous les habitants d'un petit village nommé Laveline, situé près de la ville de Bruyères, s'armèrent spontanément pour repousser l'ennemi ; cette généreuse résolution fut couronnée par le succès le plus inattendu, puisqu'ils enlevèrent d'assaut le château de Bruyères, poste important dont le duc de Bourgogne s'était emparé, et qu'ils parvinrent à s'y maintenir malgré les efforts de celui-ci pour le reprendre. Ils rendirent également à leur souverain différents autres services essentiels, qui, pour les en récompenser, leur fit expédier en 1476 des lettres-patentes, portant anoblissement de tous les habitants sous la dénomination de gentilshommes de Laveline, avec droits de transmission de cette noblesse, non-seulement à leurs descendants mâles, mais même aux femelles dont les maris devenaient anoblis.

Ces lettres-patentes ont successivement confirmées par celles des 12 janvier 1590, 17 mars 1591 et 3 septembre 1597, rappelées dans les lettres-patentes de confirmation des 17 mai 1603, 13 février 1627, et dans les décrets des 30 septembre 1661, 25 avril 1667, 4 juillet et septembre 1698, et par arrêts de la chambre des comptes de Lorraine, des 2 et 27 septembre même année.

Par autres lettres-patentes du 22 janvier 1711, du duc Léopold, enregistrées à la chambre des comptes de Lorraine, le 27 novembre suivant, les sieurs Dominique-Jacques-Joseph-Claude-Jean et Jean-Claude Rozières ont reconnus et confirmés dans la noblesse héréditaire, ainsi que dans les honneurs, droits, franchises, prérogatives liberté, immunité, rang, voix actives et passives, conformément aux lettres-patentes et décrets ci-dessus rappelés et de continuer à porter leurs anciennes armes de gueules à deux épées d'argent emmanchées d'or, et un râteau aussi d'argent pendant vers la pointe, mis en pal, lié d'un cordon d'or, au chef cousu d'azur, chargé d'une levrette d'argent colletée d'or, et courante : le tout couvert d'un armet d'argent orné de son bourlet et lambrequins aux métaux et couleurs de l'écu, et pour cimier une épée dudit écu.

Par autre lettre-patente du 22 juillet 1726, enregistrée en la chambre des comptes de Lorraine, le 20 novembre suivant, les mêmes sieurs Rozières ont reconnus gentilshommes pour jouir de tous les privilèges annexés à cette qualité, conformément aux ordonnances et coutumes, avec addition à leurs noms de la particule DE, et avec changement dans leurs armes qui pour l'avenir sont d'azur à deux épées d'argent emmanchées d'or mis en sautoir, et un aigle d'argent éployé mis en chef, et pour cimier l'aigle de l'écu issant d'un armet grillé et contourné aux métaux et couleurs de l'écu.

Enfin, par arrêt de la chambre des comptes de Lorraine du 13 avril 1785, et 2 juin suivant, Nicolas et François-Philippe de Rozières, tous deux fils de François de Rozières, avocat à Saint-Diez, ceux-ci avocats au parlement de Nancy, ont reconnus descendants de Jacques de Rozières, l'un des impétrants des lettres-patentes de 1711 et 1726, et confirmés dans tous les droits et privilèges appartenant aux gentilshommes Lorrains.

Nicolas de ROZIÈRES, né à Saint-Diez, le 22 mars 1747, a émigré en 1791, et a servi dans l'armée de son altesse sérénissime monseigneur le prince de Condé ; il est rentré en France en 1801, a été successivement juge au tribunal du département du Mont-Tonnerre, vice-président de la cour d'appel de Trèves, ensuite conseiller en la cour impériale de la même ville jusqu'à l'entrée des troupes alliées, époque à laquelle il est retourné à Nancy. De son mariage avec demoiselle Françoise du Maire, il n'a eu qu'un fils qui suit :

Nicolas-François-Philippe, né à Nancy, le 26 mai 1775, marié à Metz, le 25 novembre 1809, à demoiselle Louise-Désirée-Françoise de Montfrabé de Montfrabeuf, née à Nevers, le 10 octobre 1788, fille de messire Claude-Philippe vicomte de Montfrabeuf-Dubneq, chevalier de Razac, et de dame Marie Huet, dame de la Saussaye ; il est issu de ce mariage, 1.° Marie-Louise-Françoise-Mathilde, née le 11 septembre 1810 ; 2.° Ernest-Eusèbe-Nicolas, né le 17 avril 1814.

François-Philippe DE ROZIÈRES, frère de Nicolas de Rozières, dont il a été parlé ci-dessus, est né à Saint-Diez, le 31 décembre 1750, a épousé, le 2 juillet 1777, demoiselle Catherine-Diane-Charlotte Thevenin-Desjardins, de Mirecourt. Il ne reste de ce mariage qu'un fils, Charles-Xavier Nicolas-François, né le 28 février 1780, émigré avec ses parents en 1791, rentré en France ; il a été successivement conseiller-auditeur, puis conseiller titulaire à la cour royale de Nancy ; il a épousé, le 19 janvier 1802, demoiselle Marie-Joséphine de Vornberg de Vézelise, fille de Monsieur Guillaume-Antoine de Vornberg, lieutenant-colonel du régiment de Saxe, émigré. De ce mariage est issu :

Charles-François-Antoine Alfred, né le 12 décembre 1802.

Il existe une autre branche de cette famille qui était fixée à Épinal, descendante de Joseph, dont un petit-fils nommé Léopold de Rozières, écuyer, marié, à Épinal en 1751, à dame Louise-Marguerite-Roxais, d'une famille noble, dont il a eu :
  1. Charles-Léopold, né le 10 mars 1754 ;
  2. Charles, né le 21 mars 1758 ;
  3. Jean-Baptiste, né le 21 février 1759 ;
  4. Joseph, né le 18 juillet 1760 ;
  5. Maurice, né le 16 janvier 1765 ;
  6. Claude-Françoise, née le 2 avril 1752 ;
  7. Marguerite, née le 26 novembre 1762 ;
  8. Catherine, née le 6 août 1767 ;
  9. Victoire, née le 21 décembre 1770.

Armes : d'azur à deux épées d'argent emmanchées d'or mis en sautoir, et un aigle d'argent éployé mis en chef.

Source : Nobiliaire Universel de France, Tome II, page 294
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36862s

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