16 février 2012

de la Boullaye (partie 2)

Branche des seigneurs des Bordeaulx, de Landepereuze, du Boscroger, etc., prise au 3° degré,
  1. Pierre DE LA BOULLAYE, écuyer, quatrième fils de Robert et de Marguerite Bazire, suivy les guerres comme noble personne. Il prit alliance avec demoiselle Jeanne des Bordeaulx, fille de Robert des Bordeaulx, écuyer, seigneur du lieu et du Mesnil-Tranchemouche, le 2 de juillet 1419, devant les tabellions de Chambrais. Il fit des lots avec Jean Dubosc, écuyer, demoiselle Guillemette des Bordeaulx sa femme, et demoiselle Robine des Bordeaulx, sœurs de Jeanne dont il eut :
     
  2. Robert DE LA BOULLAYE, écuyer, seigneur des Bordeaulx, qui suivit et fréquenta les guerres quand il pleut au roy notre souverain sieur mander son oost et arrière-bain, tant en la compagnie du sieur de Ferrières, que autres ayans charge des nobles du pays. Il s'allia à demoiselle Philippine Desvaulx, fille de Pierre, écuyer, seigneur de la Palaisière. Le pénultième de mai 1461, Robert de la Boullaye et Guillaume son cousin, héritiers de feu Jean de la Boullaye, écuyer, leur oncle, donnèrent, devant les tabellions du Sap, quittance à Robin Duroy des reliefs qu'il leur devait pour héritages tenus d'eux. Le même Robert figure encore dans deux actes des 20 juillet 1471 et 24 juin 1469. En 1480, sous le règne de Louis XI, pendant lequel beaucoup de gentilshommes furent inquiets sur cet article, les paroissiens de Landepereuze et le procureur du roy en l'élection de Bernay, entreprirent de lui faire payer la taille, et il obtint, le 7 avril avant Pâques, des lettres royaux par lesquels fut ordonné à l'élu de Bernay ou à son lieutenant, d'informer de sa noblesse en présence desdits paroissiens, etc. ; Robert de la Boullaye, après une enquête, et vu les lettres, chartres et écritures faisant probation de sa généalogie le 6 juillet 1481, fut maintenu dans sa noblesse comme personne noble né et extrait de noble lignée par Jean le Court, lieutenant de l'élu de Bernay. Il fut père de :
     
  3. Guillaume DE LA BOULLAYE, écuyer, seigneur des Bordeaulx, qui fut aussi inquiété pour le payement de la taille par lesdits paroissiens et le procureur du roy, et produisit les généraux des aides de Normandie, qui composaient alors la cour des aides, un grand nombre de témoins dont une partie étaient des plus anciennes maisons de Normandie. Ils déposèrent que jamais ils n'avaient vu lesdits de la Boullaye ni leurs ancêtres payer la taille ; que leur famille est noble de grant ancienneté ; que leurs prédécesseurs avoient fait une donation au prieuré de Saint-Eloy des Atelles, par lectres signées de leur scel d'armes, en quel avoit ung meslé troys croys et ungne barre, etc. ; que leurs armes estoyent en la salle du vieil magnoir et dudit fief de la haute Boullaye ; qu'ils n'ont jamais dérogé ; qu'ils avoyent tous servy le roy, etc. Ces dépositions étant soutenues de titres authentiques, les généraux des aides maintinrent Guillaume de la Boullaye dans sa noblesse, par arrêt du 16 février 1520. Il épousa demoiselle Philippine de Louvigny, fille d'Etienne de Louvigny, écuyer, sœur d'Etienne II de Louvigny, écuyer, seigneur de la Chaize et du Boscroger, allié en 1522 à demoiselle Jeanne de l'Estendart, et issu d'une maison qui suivant l'Histoire de Normandie, y possédait des fiefs militaires dès le douzième siècle, et qui fut maintenue dans sa noblesse en 1463, dans la recherche de Raimond de Montfaoucq. Guillaume de la Boullaye eut pour enfants :
    1. Jacques de la Boullaye, qui suit ;
    2. Pierre de la Boullaye, dont on ne connaît point de postérité.
     
  4. Noble homme Jacques DE LA BOULLAYE, écuyer, seigneur du lieu et de la Chaize, recueillit la succession de demoiselle Françoise de Louvigny (fille d'Etienne II de Louvigny, son oncle), femme de noble homme François de Morteaulx, seigneur de Vigny, de Sazereux et du Bois-Jérôme, l'un des cent gentilshommes de la maison du roy, ainsi qu'il est justifié par le mandement donna en sa faveur, le 18 de mai 1557, par Jacques de Quincarnon, écuyer, vicomte de Beaumont-le-Roger. Il vivait encore en 1585, et avait épousé demoiselle Marie de la Noe d'une famille ancienne qui possédait encore en 1742 la terre noble de la Noe près de la Barre, dont elle avait tiré son nom. De ce mariage sortirent :
    1. Noble homme Thomas de la Boullaye, écuyer, seigneur de la Chaize, allié par contrat reconnu au tabellionnage de Chambrais le 12 mai 1585, avec demoiselle Charlotte le Noury, fille aînée de noble homme François le Noury, écuyer, seigneur du Mesnil, le Tilleul et la Rue ; ledit François fils de défunt Gervais le Noury, et ledit Gervais fils de défunt Jean le Noury, eux vivant écuyers, etc. et de la même famille que Louis le Noury, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, vivant en 1664. Thomas de la Boullaye fit plusieurs fondations et legs pieux, et mourut sans postérité avant le 22 octobre 1626, comme on le voit par la quittance donnée ledit jour pour les armoiries de son inhumation.
    2. Jean de la Boullaye, qui suit ;
    3. Nicolas de la Boullaye, qui a formé la branche des seigneurs du Boscroger, mentionnée ci-après ;
    4. Guillaume de la Boullaye, écuyer, seigneur du lieu, connu alors sous le nom du capitaine la Boullaye, capitaine de cent hommes de guerre à pied, français, entretenus par le roy pour la garnison de la ville de Vernon, qui obtint acte à l'élection de Bernay, le 21 juillet 1594, de ce qu'il n'avait pu avoir recouvrement de 3000 liv. à lui assignées pour lui et ses soldats, présenta, au même sujet, aux trésoriers généraux de France à Rouen, une requête répondue le 26 janvier 1595, dont les frères partagèrent la succession par acte exercé au tabellionnage de la Barre, le 7 janvier 1627, auquel furent accordés les brevets ci-après transcrits, et que Henri IV honora des lettres suivantes
    […]
     
  5. Jean DE BOULLAYE, écuyer, seigneur de Landepereuze et du Bosc de Romilly, seigneur et patron de Saint-Aubin des Hayes, allié à demoiselle Suzanne de Bardoul ou Bardouil, d'une maison très-ancienne, connue dès le douzième siècle par Robert de Bardoul, possesseur de fiefs militaires ; dans le quatorzième par Pierre de Bardoul, chevalier, et Foulques de Bardoul, évêque d'Avranches, tous cités dans l'histoire de Normandie, fille de Gilles Bardoul, écuyer, seigneur de Saint-Aubin des Hayes, et de demoiselle Françoise de Venoys, sœur de noble homme Loys de Venoys, guidon de cinquante hommes d'armes de la compagnie de M. le comte de la Roche-Guyon ; ledit Gilles Bardoul, fils de Guillaume Bardouil, écuyer, etc., fils de Richard de Bardouil, écuyer, etc., qui avait pour père Robert de Bardouil, écuyer, seigneur de la Bardouillière, vivait en 1497, de la même famille qu'Antoine de Bardouil, commandeur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; de François le Prevost, lieutenant-général au bailliage d'Evreux, commissaire de Sa Majesté, faisant la montrée en armes des gentilshommes du bailliage d'Evreux, sujets à l'arrière-ban, lui délivra, le 1er août 1635, un certificat portant que Gilles de la Boullaye, son fils, était prêt à servir pour lui audit ban et arrière-ban. Le mariage de Jean de la Boullaye a allié ses descendants à la maison des marquis de Malherbe, l'une des plus distinguées de Normandie, à celles d'Ollier, marquis de Verneuil, le Berceur, marquis de Fontenay, etc. Jean de la Boullaye, mourut le 15 de février 1648, et eut pour enfants :
    1. Louis de la Boullaye, écuyer, seigneur du Bosc, mort sans alliance avant son père ;
    2. Gilles de la Boullaye, qui suit ;
    3. Messire Jean de la Boullaye, chevalier, capitaine des Gardes de très-haut, très-puissant et très-souverain Prince Charles, duc de Lorraine, qui partagea la succession de son père en 1649, mourut sans alliance, et est cité dans plusieurs passages de l'histoire de Lorraine, et entre autres dans le suivant à l'occasion de l'arrestation du duc de Lorraine, par ordre de l'Archiduc, qui eut lieu à Bruxelles, le 26 février 1654. « La Boullaye, capitaine de ses gardes, au bruit de sa prise, courrut vite à une cassette où il y avait pour deux cent mille pistoles de pierreries, et la transporta à l'hôtel de Berghes, où était la princesse de Cantecroix avec ses deux enfants. Il remit cette cassette à la princesse Anne fille du duc Charles, et lui dit : Mademoiselle, il ne faut pas perdre le temps à pleurer. M. votre père est arrêté au palais ; j'y cours le servir, ou me faire tuer. Prenez ces pierreries cachez-les, et n'en dites rien, ni à Madame votre mère, ni à qui que ce soit. C'est peut-être tout ce que vous aurez jamais de lui. Aussitôt il la quitte avec précipitation pour accourir au palais, et venger l'affront de son maître même au péril de sa vie. Il rassemble tumultuairement dans les rues ce qu'il put d'officiers et de soldats Lorrains, et se mettant à leur tête, il se dispose à forcer le corps-de-garde du palais. Mais il fut lui-même arrêté prisonnier ; alors les Espagnols ne songèrent plus qu'à se rendre maîtres de ce qui appartenait au Duc. » Ce fut encore lui qui négocia la réconciliation du duc de Lorraine, et de la duchesse Nicole sa femme.
    4. Messire Pierre de la Boullaye, écuyer, prêtre, docteur en théologie, prieur de Landecourt (en Lorraine), et de Saint-Nicolas de l'Aigle (en Normandie), abbé de l'Estrées, par brevet donna par la reine Anne d'Autriche, le 20 avril 1650 supérieur de l'oratoire de Vendôme, en 1643 conseiller du roy en ses conseils d'état, privé et des finances, par brevet du 1er de juillet 1650 ; en conséquence duquel il prêta serment entre les mains de Monsieur le garde des Sceaux, le dernier octobre même année ; nommé seul et unique secrétaire général de la marine, en remplacement de M. de Luynes, par brevet signé, le 3 de Juin 1650, par monseigneur le duc de Vendôme, grand-maître chef et surintendant de la navigation et commerce de France, désirant reconnaitre en ce qu'il peut les grands services et recommandables preuves d'affection qu'il en a reçues depuis plusieurs années en diverses et très-considérables occasions. Il entretenait une correspondance épistolaire avec Je duc de Vendôme et le cardinal Mazarin. Il était, dit M. de Campion dans ses mémoires, le confident de la maison de Vendôme, et très-habile homme. Le duc de Vendôme lui accordait, en effet, une telle confiance, qu'il lui laissait entre les mains beaucoup de blancs-seings. Le duc de Beaufort, suivant le même auteur, le fit venir à Vendôme, après la conspiration de Cinq-Mars, pour délibérer sur le parti qu'il avait à prendre. Ce fut lui qui, après la mort de Richelieu, d'après une lettre qu'il reçut du duc de Beaufort, négoçia à la cour de concert avec M. de Vaumorin, le retour du duc de Vendôme son rétablissement auprès du roi. Il mourut, à Pontoise, en 1652.
    5. Madeleine de la Boullaye, alliée, par contrat du 24 juillet 1619, à Charles de Nicolle, écuyer, seigneur de Maupertuis, de la Rabottière, et de N. D. du Hamel, dont la famille est citée dans l'histoire de Normandie de Gabriel du Moulin, parmi les seigneurs renommés en Normandie, depuis Guillaume le Conquérant jusqu'en 1259, et qui était fils de Marguery de Nicolle, écuyer, seigneur de Maupertuis, et de demoiselle Louise de Sausson.
     
  6. Gilles DE LA BOULLAYE, écuyer, seigneur du lieu et du Bosc de Romilly, servit plusieurs années dans l'arrière-ban, à la place de son père, suivant les certificats qui lui furent délivrés, en 1635, par M. le duc de Longueville et autres, et suivant une décharge de la taxe imposée sur ceux qui n'y avaient pas satisfait en date du 13 mars 1637. Il épousa, par contrat passé le 8 mai 1639, au notariat de Beaumesnil, demoiselle Anne de Bardouil ou Bardoul, fille de Nicolas, écuyer, seigneur de la Hiette. Il fut assassiné et blessé à mort dans, l'église de Landepereuse, et laissa pour fils unique :
     
  7. François-Pomponne DE LA BOULLAYE, écuyer, seigneur du lieu, seigneur et patron de Saint-Aubin des Hayes, de la Hiette, du Boscroger et du Bosc de Romilly, né le 11 novembre 1640. Il demanda, vu sa maladie et ses infirmités, dispense de l'arrière-ban des gentilshommes de l'élection de Bernay, le 2 juillet 1694, et elle lui fut accordée par M. de Beuvron. Il fut maintenu dans sa noblesse, le 23 mars 1665, par les commissaires députés par la cour des aides de Normandie, et le fut de nouveau par l'intendant de la généralité d'Alençon, le 4 mars 1667. Cette dernière maintenue est mentionnée dans le Nobiliaire de Normandie, par Chevillard, et dans le Dictionnaire de la Noblesse, par la Chesnaye-des-Bois. Il épousa demoiselle Charlotte de Roussel, fille de Jean, écuyer, seigneur d'Origny, et de demoiselle Catherine de Guenet, issue de la même famille que Jean-Baptiste de Guenet, évêque de Saint-Pons de Tomiers, sacré en 1728 ; ladite Charlotte, sœur d'Alexandre de Roussel d'Origny, qui, après avoir renoncé à ses biens en faveur de son frère, quitta la vie mondaine pour se faire hermite à Malemort en Provence, où il mourut en odeur de sainteté, en 1699. François-Pomponne de la Boullaye, laissa pour enfants :
    1. François-Gabriel, qui suit ;
    2. Gilles de la Boullaye, qui a formé la branche des seigneurs de Saint-Aubin-des-Hayes, mentionnée plus bas ;
    3. Jacques de la Boullaye, qui a formé la branche de Vatteville, dont nous parlerons ensuite.
     
  8. François-Gabriel DE LA BOULLAYE, écuyer, seigneur du Boscroger, garde-du-corps du roi dans la compagnie de monseigneur le duc de Villeroi, brigade de Brissac, donna en toutes occasions des marques de valeur et de bonne conduite, suivant les termes du congé absolu qui lui fut délivré le 15 juillet 1715. Il épousa, le 4 août 1717, demoiselle Louise-Françoise le Grand, fille de Michel écuyer, seigneur de l'Ecalier, seigneur de la Glassonière, et de demoiselle Françoise le Grand du Longprey. De ce mariage sortirent un grand nombre d'enfants, dont la plupart moururent en bas âge. Nous ne citerons ici que :
    1. François, qui suit ;
    2. Louis-Michel de la Boullaye, écuyer, seigneur de la Dupinière, dit l'abbé de Boscroger, destiné à l'état ecclésiastique, qui n'entra point dans les ordres, et ayant pris parti dans les chouans fut condamné à être fusillé par jugement militaire.
    3. Amant-Constant de la Boullaye, qui a formé une brançhe dont nous parlerons ensuite ;
    4. Louise-Barbe de la Boullaye, mariée le 16 de septembre 1762, à Charles-François le Forestier, écuyer, seigneur du Boullay-Milley, fils de François le Forestier, écuyer, seigneur dudit lieu, et de demoiselle Marie de Bardouil ;
    5. Elisabeth-Marie de la Boullaye, alliée à Antoine-Charles de Pigace, écuyer, seigneur de Mainbeville, son parent, issu d'une maison de Normandie, connue dès le treizième siècle, et mentionnée dans Piganiol de la Force, le Dictionnaire de la Chesnaye, l'Histoire de Normandie, etc., dont entre autres enfants, un fils mort émigré ;
    6. Marie-Madeleine de la Boullaye, alliée à Jean-Scipion le Carpentier, écuyer, seigneur d'Epineville.
     
  9. François de la Boullaye, écuyer, seigneur et patron honoraire du Boscroger en Ouche, seigneur des Hauts-chênes, de Saint-Taurin du Vernet, seigneur et patron honoraire de Thevray, patron fondateur de la prébende dudit lieu, présentateur de la chapelle de la Très-Sainte-Trinité ; entra, en 1747, en qualité de sous-lieutenant dans le régiment de Rouergue, infanterie, se trouva aux sièges de plusieurs places de Flandres, à la bataille de Lawfelt, au siège de Maëstricht, etc., à la bataille de Minden, le 1er août 1759, où (suivant le journal intitulé suite de la Clef, ou journal historique sur les matières du temps, les bataillons de Rouergue souffrirent extrêmement) il fut fait prisonnier ; se trouva, en 1761, à l'affaire de Warbourg, et quitta le service en 1763 avec le grade de capitaine qu'il avait obtenu depuis plusieurs années. Il a épousé, en 1770, demoiselle Marie-Catherine-Barbe le Louterel, descendante en ligne directe de Jean le Louterel, écuyer, seigneur des Jardins, vivant en 1463, suivant la généalogie insérée dans l'Armorial de France, nièce de Barbe-Charlotte le Louterel, reçue à Saint-Cyr en 1721 ; de la même famille que Louis le Louterel de Saint-Aubin et Gilles le Louterel, reçus en 1730 et 1731 chevaliers de Saint-Lazare et du Mont-Carmel, mentionnés dans l'état de la France par Boulainvilliers, fille de Charles-François de Louterel, écuyer, seigneur et patron de Saint-Aubin-sur-Rifle, des Hauts-chênes et de Saint-Taurin du Vernet, et de demoiselle Catherine-Marie Ducasse Duchesne, fille de messire Barthélemy Ducasse Duchesne, chevalier, seigneur de Saint-Mars, Préaux, Feings, les Lettiers, Fromentel et la Juillière ; écuyer de Son Altesse Royale monseigneur le duc d'Orléans, régent, capitaine de cavalerie au régiment de Saint-Simon, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, major commandant de Vitry-le-François, capitaine des chasses de madame la princesse de Conti, dans sa baronnie de Garennes, issu d'une noble et ancienne maison de Béarn, suivant le discours généalogique imprimée de la maison de Bragelongne, à l'article de Marie de Gaumont, fille d'André, conseiller d'état, et de Marie Duchesne, alliée, en 1687, à Pierre de Bragelongne ; ledit Barthélemy Ducasse Duchesne, mort à Mézières, le 19 janvier 1732, ayant été député par monseig. le duc d'Orléans à Mézières, Fumay, Revin, etc., et descendant en ligne directe de Bertrand Duchesne, écuyer, seigneur de Préaux, capitaine-exempt des gardes-du-corps du roi, gouverneur des ville et château de Chinon ; et gouverneur de la Tour de Bourges, vivant en 1617, mentionné dans l'Armorial de France, généalogie de la maison de Loubert, et qui, suivant la tradition de la famille, passa de Béarn en France avec Henri IV. François de la Boullaye, comme aîné de sa maison, préleva en 1777 le fief de Thevray, sur la succession de dame Barbe-Paule de Roussel, dame et patronne de Thevray, Origny et Corneville, veuve de François d'Epinay, écuyer, seigneur de la Halboudière ; fille de Gabriel de Roussel, écuyer, seigneur d'Origny, et de demoiselle Barbe d'Aubre de Vertot, sœur de l'illustre abbé de Vertot, l'un des meilleurs historiens français, sorti d'une famille distinguée de Normandie. Le 4 mars 1789, François de la Boullaye, comme noble possédant fief, fut assigné pour assister, à Evreux, à l'assemblée des Trois Etats ; le 5 de novembre 1789, il fut convoqué de nouveau pour la nomination d'un suppléant, en remplacement de M. de Chambray. Son attachement à ses rois légitimes lui fit essuyer beaucoup de persécutions pendant la révolution. Cependant, le 28 brumaire an 3, vu les réclamations de la commune de Thevray, en faveur du citoyen la Boullaye, détenu à Conches, le comité de sûreté générale de la convention arrêta qu'il serait mis en liberté. François de la Boullaye, décédé le 21 janvier 1809, a laissa pour enfants :
    1. François-Victor, qui suit ;
    2. Henri de la Boullaye, chevalier, né le 25 juillet 1783, allié à Douce-Adèle Blondel de Lislebec, fille de Jean-Baptiste-Pierre-Louis Blondel, seigneur de Lislebec, ancien garde-du-corps de Son Altesse Royale MONSIEUR, et de demoiselle Gabrielle Marie-Candide de Folleville, qui est sortie d'une noble et ancienne maison de Normandie, et dont le père et deux des frères sont, morts émigrés ;
    3. Quatre filles, dont une morte en bas âge et les autres non mariées.
     
  10. François-Victor DE LA BOULLAYE DE THEVRAY, écuyer, garde-du-corps de Sa Majesté dans la compagnie de M. le duc de Luxembourg, né le 18 janvier 1779, a épousé, le 2 de novembre 1802, Marie-Charlotte-Mélanie Morin, fille unique de maître Pierre-Jacques Morin, docteur en médecine, ancien correspondant de la société royale de médecine de Paris, membre du conseil général du département du Calvados, etc., nommé, en 1785, médecin de l'hospice de Lisieux, et qui, victime de son dévouement à ses devoirs, succomba le 28 novembre 1813, à une maladie contagieuse que les prisonniers autrichiens répandirent dans cet hospice, et de Charlotte-Françoise Julie Morin, alliée aux maisons des Îles, le Vavasseur, de Livet, Guernon, de Chantepie, de Panthou, le Noble, de Valori, de Bellemare, de Malfillastre, de Malherbe, le Comte-de-Boisroger, le Roy-de-Saint-Sauveur, Morel-de Secqueville, d'Anisy-de Saint-Aubin, Turgot-de-Brouay, de Bonnefonds, de Boran, de Gaillon, de Barville, etc. et qui descend par les femmes de la maison de Reviers, en Normandie, qui y fonda l'abbaye de Montebourg, et était alliée aux anciens ducs de Normandie, descendants de Rollon. De ce mariage sont issus :
    1. Charles-François-Nestor de la Boullaye, né le 3 septembre 1803 ;
    2. Jules-Guillaume-Raoul de la Boullaye, né le 4 de juillet 1806.
François-Victor de la Boullaye, leur père, descend par les femmes de la maison de Tilly, marquis de Blaru, qui â produit des lieutenants-généraux des armées ; de la maison de Grentemesnil, dont était Hugues, vicomte de Leycestre, vivant dans le onzième siècle ; de la maison de Giroye, barons de Montreuil et d'Echauffour, dont était Robert Giroye, allié dans le douzième siècle, avec Adelise, cousine-germaine de Guillaume, roi d'Angleterre ; de la maison de Beaumont, comtes de Beaumont-sur-Oise, qui a produit quatre chambriers de France ; de la maisonie Bouteiller-de-Senlis ; de la maison de Milly en Gâtinois, qui a produit dans le treizième siècle, un grand chambellan de France, et dans le quinzième, un grand-maître de Malte ; de la maison de Clermont en Beauvoisis, qui a donné deux connétables, plusieurs maréchaux de France, etc. ; de la maison de Beaumanoir-Lavardin, dont est issu un maréchal de France ; de la maison de Vaudray ; de la maison de Conflans ; de la maison de Clisson, si célèbre dans l'histoire de Bretagne, par Olivier de Clisson, connétable de France ; de la maison de Dinan, dont était Jeanne de Dinan, mère de Typhaine Raguenel, femme du connétable Bertrand-du-Guesclin ; de la maison d'Estouteville, l'une des plus illustres de Normandie, qui a produit un cardinal archevêque de Rouen, un grand-maître des arbalétriers de France, etc. ; de la maison de Vendôme, qui avait pour tige Bouchard Ier, comte de Vendôme, vivant sous le règne de Hugues-Capet ; de la maison de l'Hôpital, qui a produit, deux maréchaux de France, dont l'un, François de l'Hôpital, fut connu sous le nom de Duhallier (dont la veuve se remaria à Jean Casimir, roi de Pologne, le dernier des Jagellons) ; et l'autre, Nicolas de l'Hôpital, duc et pair, fut connu sous le nom de maréchal de Vitry, etc. etc.

François-Victor de la Boullaye, est allié par les femmes, aux ducs d'Harcourt ; à la maison de Braquemont, qui a produit un amiral de France ; aux sires de Vieuxpont ; à la maison du Pont-Bellanger, à la maison de Fougères, dont un chambellan du roi, etc. ; à la maison de Mouy-la-Mailleraye, dont est issu un lieutenant-général de la province de Normandie ; à la maison d'Auberville, barons du Verboc ; aux sires de Bailleul, dont la maison a donné des rois à l’Écosse ; à la maison de la Marck ; à la maison de Fiesque, comtes de Lavagne, qui a donné naissance à deux papes, et dont les filles ont épousé des comtes de Savoie, des ducs de Milan, etc. ; aux ducs d'Arpajon-de-Séverac ; aux comtes de Talaru ; aux sires de Mailloc, comtes de Cléry Créquy ; aux marquis de Hautefort, dont sont issus des ambassadeurs, etc. ; aux ducs de Rohan-Rohan ; à la maison de Blois, si célèbre par ses démêlés avec celle de Montfort ; à laquelle elle disputa longtemps le duché de Bretagne, aux anciens comtes d'Alençon, comtes du Perche, aux sires d'Amboise, vicomtes de Thouars ; aux princes de Lorraine, dont étaient les ducs de Guise, si fameux pendant les troubles de la Ligue ; à la maison de Courtenay, qui a donné des empereurs à Constantinople ; aux ducs de Levis ; à la maison de Lacroix-de-Castries ; à la maison d'O, qui a donné un gouverneur de Paris, un surintendant des finances, etc. ; à la maison de Clermont-d'Amboise-Gallerande ; à la maison de Brancas, ducs de Lauraguais ; aux marquis de Lostanges ; à la maison du Bec-de-Vardes, dont un archevêque de Rheims, un capitaine des cent-suisses de la garde, etc. ; à la maison de Guébriant, qui a donné des maréchaux de France ; à la maison de Rohan-Chabot, pairs de France, pairs de Laon, etc. ; à la maison de Béthencourt en Normandie, qui a donné des souverains aux Iles Canaries ; et enfin à beaucoup d'autres maisons illustres, dont l'énumération serait trop longue.

Armes : « D’argent à la bande de gueules, accostée en chef d’une merlette de sable, et en pointe de trois croix de même, posées en orle, 2 et 1.

Source : Nobiliaire Universel de France, Tome II, page 234

BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36862s

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