25 octobre 2008

de Las Cases. Armoiries et devise

Armoiries et devise. « Fond d’or, bande d’azur, couronne de marquis, bordure de gueules : Semper paratus. »

Ces armoiries, dont la famille conserve des empreintes aussi anciennes que le treizième siècle, ne sont qu’un déchirement de celles d’ancienne Bourgogne ; et voici comment : vers la fin du onzième siècle, quand l’esprit de religion et de chevalerie, qui régnait alors en Europe, fit passer les Pyrénées à plusieurs princes français pour aller combattre les Maures, un des auteurs de la famille dont nous parlons ici était chargé de la bannière du comte Henri de Bourgogne, formée de plusieurs bandes d’or alternées d’autant de bandes d’azur. On connaît le succès de ce comte Henri, qui fonda le royaume de Portugal. Dans une des dix-sept batailles où il triompha des infidèles, la victoire, qui avait longtemps changé de côté, fut enfin fixée par les prodiges de celui qui portait la bannière ; mais il n’en conservait plus qu’un lambeau, une bande d’azur, avec ses deux voisines d’or. Henri voulut que ce reste précieux, entouré d’une bordure sanglante (de gueules), devînt la propriété et les nouvelles couleurs de celui auquel il reconnaissait les honneurs de la journée ; il y joignit un cri de guerre qui caractérisait les dispositions dont il avait été le témoin, semper paratus (toujours prêt) ; et il voulut qu’il eût pour sa part du butin todas las casas (toutes les habitations, toutes les demeures) des Maures en vue du champ du triomphe. De-là les armoiries, la devise et même le nom de la famille. On sait que dans ces temps anciens on n’en avait point encore de patrimonial ; il dérivait toujours, à chaque génération, de quelque qualité du corps ou de l’esprit, ou bien encore de quelques circonstances particulières.

Telle est l’origine traditionnelle du nom et des armes de cette maison, fondée du reste sur une vieille chronique de famille, corroborée, d’autre part, par le récit des historiens Remesal (Histoire de la province de Chiappa) Echard et Quetif ( Scriptores ordinis Proedicatorum.), etc., qui, parlant de Barthélemy de Las Casas, évêque de Chiappa, disent de ce vertueux protecteur des Indiens, qu’il était de Séville, issu d’une noble famille française, laquelle était venue, plusieurs siècles auparavant, en Espagne, et s’y était singulièrement distinguée contre les Maures.

Cette maison, revenant en France avec la reine Blanche, laissa en Espagne des rameaux qui y conservèrent longtemps encore le haut rang et les grandes richesses qu’elle y tenait de ses hauts faits. Ce n’est qu’en 1440 qu’une héritière de ce nom, Isabella de Las Casas, en fit sortir ses biens immenses, érigés ensuite en comté d’Urena, duché d’Ossuma et marquisat de Pennafiel, en faveur des Giron, auxquels elle apporta par son mariage avec don Pedre de Giron, neveu du célèbre Pacheco, marquis de Vilena, qui fut pendant trente ans le favori, le conseil, le maître et le tyran de son souverain Henri IV : circonstance qui faisait alors de don Pedre, sans contredit, un des premiers personnages de l’Espagne. La perte de si riches possessions fut pour les rameaux restants des Las Casas un échec funeste qui explique suffisamment la fortune modeste de Barthélemy et des siens (Nobiliaire d’Ocariz).

Le même Ocariz met un don Domingo de Las Casas, de l’ordre des Prêcheurs, au nombre de ceux qui contribuent à la découverte et à la conquête du royaume de Nouvelle-Grenade. Il marchait sans doute sur les traces de Barthélemy, dont les vertus touchantes avaient en quelque façon comme ouvert, en cette partie du monde, une patrie de gloire et de noble ambition à tous ceux de son nom.

ALLIANCES. Les nombreuses mères des deux rameaux procurent entr’autres alliances celles des Barn, Montesquiou trois ou quatre fois, Montfaucon, d’Hautpoult, d’Izarn, Villette, Monstrou, Bruyère-Chalabre, la maison de Foix, d’Anduse, de Montmorency, la maison royale de Navarre, celle de Lara, les anciens Narbonne vicomte d’Escayrac, Durfort, Merey, Hocquart, Cossa, Grammont, la Tour du Quercy, la Tour-d’Auvergne deux ou trois fois, Noailles, d’Aubusson, Rouffignac, Monteruc, Ventadour, Périgord, Uzès, Moellien, Quelen, Clisson, Rohan, Guebriant, Bourdeilles, Thesan, etc. etc. etc.

Source : Nobiliaire Universel de France, Tome I, page 251
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036861

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