16 décembre 2007

La famille Honorati originaire de Florence

Source : Nobiliaire universel de France
Auteur : Nicolas Viton de St-Allais
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k368634/f185.item
HONORATI. Maison originaire de Florence, dont plusieurs branches établies en France et en Italie, et une à Avignon depuis longtemps.

En voici la descendance, d'après une généalogie dressée sur titres originaux, communiqués à M. l'abbé de Gevigney, généalogiste de leurs altesses royales MONSIEUR et monseigneur le comte d'Artois, le 14 octobre 1775. Un recueil d'extraits fait par mains de notaire, légalisé par les juges de Florence ; une sentence du grand duc de Toscane, qui reconnaît la filiation suivie de cette maison et les charges qu'elle a possédées dans la république de Florence ; et les testaments, contrats de mariage, hommages, etc., etc.

  1. Le premier de ce nom que l'on connaisse est Giovanni di Gianiculo Honorati, seigneur de Calenzano, qui vivait en 1100. Il eut pour enfants Carduccio qui suit, et Ugolino.

  2. Carduccio di Calenzano Honorati est mentionné dans un acte passé, en 1177, devant Jean, notaire et juge Florentin : Carducius olim filius Gianiculi di Calenzano, et cet acte se conserve dans les archives de Florence et dans le bulletin de l'an 1231. De lui vint :

  3. Bindo Honorati, Ier du nom, ce qui est prouvé par les registres de Serbonagienta Brunetti, conservés dans les archives de l'archevêché de Florence, et dans le bulletin de l'an 1231. De lui vint :

  4. Nigi Honorati Ier du nom ; ce qui se voit dans les mêmes registres ci-dessus rapportés, où il est nomma ser Dionigi. Il laissa :

  5. Bindo Honorati, IIe du nom, dont les auteurs avaient habité le bourg de Campo-Corbolino, joignant les maisons de Galli, sur la paroisse de Sainte-Marie-Majeure de Florence, et dans le quartier Saint-Jean, comme il est prouvé dans les archives des chanoines de la métropole, au registre d'Ingiberto de l'an 1174. Du quartier Saint-Jean, Bindo, Honorati, et tous ceux de son nom passèrent sous l'enseigne du gonfalon du Boeuf, dans le quartier Sainte-Croix ; ils étaient des anciens nobles, qui aimaient mieux être privés des honneurs et des emplois de la république, que de se faire inscrire dans l'art des juges et notaires, qui était le premier des douze arts majeurs.

  6. Nigi Honorati, IIe du nom (Dionigi), dit ser Conni, fils de Bindo II, fut banni de Florence en 1311, pour avoir, en qualité de gibelin, pris parti pour l'empereur, contre la république, ce qui était une raison de plus pour l'exclure des charges : mais il fut le premier de sa famille qui se fit inscrire dans le rôle des arts. Dans un acte public de 1315, conservé aux archives de la chambre fiscale de Florence, on le trouve souscrit d'une manière qui prouve sa double qualité de juge notaire et de gibelin. En voici les propres termes : Ego Dionisius Bindi di Calenzano, imperiali authoritate judex, et notarius, proedictis omnibus interfui et ea togatus scripsi et publicavi. Il fut, en 1336, fait chancelier de la république. C'est ce qui paraît par le douzième protocole qui se conserve en original dans les archives publiques de réformation de la ville de Florence, p. 94. Nigi Honorati IIe eut pour enfants :
    1. Bindo, qui suit ;
    2. et 3. Lionardo et Giovanni, dont nous allons parler : Lionardo ou Léonardo, fut désigné pour prieur de la république. C'est ce qu'on voit dans les registres originaux des archives publiques, fol. r56 ; Giovanni ou Jean Honorati, homme de lettres et très versé dans les affaires tout gibelin qu'il était, fut envoyé en ambassade à Vérone, à Lucques et à Pise, comme il est prouvé par le grand registre des lettres et ambassades (coté A), depuis l'an 1343 jusqu'en 1345 ; il fut aussi chancelier en 1341, et gonfalonier de justice ; c'est ce qu'on voit dans le Priorista, fol. 81, et le livre XXVIII des chapitres, fig. 9.

  7. Bindo Honorati, IIIe du nom, fut fait général des arbalestiers, ambassadeur et prieur de la république. Dans un livre des dépenses de la ville de l'an 1348, on lit ces mots : Ser Bindo, ser Nigi, notario Fiorentino civi honorabili, Fiorentino, ambasciatori, electo, etc. Dans le livre des Réformations, on voit qu'il fut choisi pour être prieur, en 1381 et 1391 ; il fut aussi gonfalonier de justice. Bindo, IIIe du nom, et ses deux frères, toujours appelés di Calenzano, étaient réputés de la première noblesse, comme on le voit dans le livre intitulé : Entrata di Camera, tome II, fol. 192, et dans le livre des Lettres et Instructions des ambassadeurs de l'an 1343. Dans les fragments de Pierre Antoine de Lansizo, on trouve ser Bindo-Lionardo, di ser Nigi, di Bindo, di Calenzano, vendre des biens situés à Calenzano en 1358 et l'on trouve ser Bindo, di ser Nigi, gonfalon dans le quartier Saint-Jean, et son fils Nigi, di Bindo, di Funigi, di Calerizano, gonfalonier. Ceci est tiré du livre intitulé Entrata di Camera, tome III, fol. 39. Peu de temps après, ces trois frères quittèrent le surnom de Calenzano, qu'ils avaient porté jusqu'en 1400. Bindo IIIe eut pour fils :

  8. Nigi Honorati, IIIe du nom, choisi, en 1411, pour être grand prieur ; il avait été gonfalonier. Cela est prouvé par le registre des prieurs ; fol. 29, et par celui des revenus de la chambre, tom. III. fol. 39. Il eut trois garçons, savoir :
    1. Bartolomeo, dont on va parler ;
    2. Bindo, qui fait le neuvième degré rapporté ci-après ;
    3. Giuliano, mis sur les rangs pour être prieur, en 1433, qui fut pannonier en 1432, 1446. Les noms des citoyens qui possédaient ces emplois étaient mis dans les boîtes pour être élus prieurs et gonfaloniers de justice. C'est ce qu'on lit dans le livre des lois et statuts, page 379. Nous parlerons encore de ce Giuliano, ou Julien Honorati, après Barthélemi Ier, son frère aîné.

    De Bartolomeo, frère de Bindo IV et de Julien, descendait la branche d'Honorati de Lyon, divisée en deux rameaux ; savoir, Honorati du Crozet, qui a fini dans madame Honorati du Crozet, morte à Boën en Forez en 1775, et Honorati, seigneur de Bresenaut dans la Bresse. Voici la descendance de ce Barthélemi, fils de Nigi III, et frère de Julien et de Bindo IV. Barthélemi Ier fut père d'Honorati Ier. Celui-ci eut pour fils :

    Barthélemi II fut père d'Honorati II ; Honorati II eut pour fils Barthélemi III, établi à Lyon, en 1575, lequel eut pour enfants, François, Antoine et Barthélemi IV, qui fut père de Barthélemi V, conseiller au présidial de Lyon.

    Barthélemi Ier se trouve avec ses frères Bindo IV, et Julien, à la décime de 1427 mentionné dans le livre intitulé : Catasto, fol. 390, où l'on voit que Bastiano Honorati, Francesco, Bindi et Salvaggio étaient encore fils de Barthélemi Ier.

    Salvaggio Honorati fut père de Jean-Louis et de Jean-Dominique, qui eurent pour mère Terenita Mastellini, noble florentine. Jean-Louis se retira dans le royaume de Naples, et Jean-Dominique en Portugal. Ils sont nommés dans le livre des décimes et dans les registres de baptême.

    De Julien Honorati, frère de Barthélemi descend la branche établie à Jesi, dans la Marche-d'Ancône, qui subsiste dans la personne du marquis Honorati, et dans celle de Barnardino Honorati son frère, archevêque de Sida, nonce du pape à Florence et à Venise, cardinal en 1777. Cette branche a d'anciennes liaisons avec celle d'Avignon.

  9. Bindo Honorati, IVe du nom, second fils de Nigi III, fut élu pannonier en 1474, et eut pour fils Jean Baptiste Honorati qui suit, et qui a formé la branche d'Avignon. Outre ces branches, il en reste une à Florence ; c'est celle du sénateur Ginori, dont les ancêtres portaient le nom de Calenzano, et les armes de la famille. Celle de Ginori a pris trois étoiles, et les Honorati d'Avignon portent une voile en mémoire de leur transmigration.

    Branche établie à Avignon.

  10. Jean-Baptiste Honorati fils de Bindo VI, forcé de s'expatrier, vint s'établir à Avignon, prit le parti de la robe, et eut pour fils :

  11. Bernardin Honorati, docteur en droit, qui épousa à Avignon, demoiselle Antonia Bermond, de laquelle il eut Pierre, qui suit, et deux autres garçons ; fit son, testament le 13 août 1564, dans lequel il est qualifié de noble et égrège personne. Un de ses neveux fut capitaine des portes du palais d'Avignon, charge qu'on ne pouvait posséder qu'en prouvant sa noblesse ; il la vendit le 23 octobre 1601, et mourut sans enfants.

  12. Pierre d'Honorati, un des héritiers de Bernardin d'Honorati, fut secrétaire général du saint-office de la légation d'Avignon, et eut de dame Madeleine de Benoît, son épouse ;

  13. François d'Honorati. Ce seigneur de la Garde-Parëol et de Jonquerette, seigneurie qu'il acquit le 4 octobre 1628, dont il rendit hommage au pape, de qui elle relevait, entre les mains du recteur de Carpentras. Il était alors juge de la cour de Saint-Pierre d'Avignon, et fut élu primicier de l'université en 1661. Il avait épousé, le 4 octobre 1631, demoiselle Louise de Pezet ; et mourut le 12 novembre 1667. Son épouse fit son testament en 1668, dans lequel elle donne à feu son mari la qualité de comte palatin. Les enfants sortis de ce mariage furent entre autres :
    1. Jean-François, qui suit ;
    2. Pierre, qui embrassa l'état ecclésiastique. Il fut protonotaire apostolique, fonda un bénéfice à la nomination de sa famille dans l'église des Grands Carmes, où est la chapelle et le tombeau de seigneurs Honorati de Jonquerette.

  14. Jean-François d'Honorati, seigneur de Jonquerette auditeur de Rotte en 1672, charge à laquelle il succéda à Georges Dominique de Laurens, seigneur de l'Olive et Brantes, fut en 1688 et 1698 primicier de l'université. Il épousa Elisabeth de Dalmas, fille de noble Louis de Dalmas et d'Anne de Folard, et prend dans son contrat du 15 février 1661, la qualité de noble et illustre personne, marquis de Jonquerette. Il rendit hommage, le 25 juillet 1661, de la terre de Jonquerette, fit son testament et mourut en 1710, laissant entre autres enfants :

  15. François Honorati, seigneur de Jonquerette, qui servit dans le régiment de la Marine et fit plusieurs campagnes. Il épousa, par contrat du 21 novembre 1690, Marie-Madeleine Dorcet de Plaisian, fille de Jean-Joseph Dorcet, chevalier, seigneur de Plaisian et de Guilbert président au bureau des finances de la généralité de Provence, et de dame Hélène d'Autric de Vintimille de Beaumettes. Il fut pourvu de la charge de viguier d'Avignon en 1707, par bulle du pape Clément XI ; rendit hommage le 18 février 1710, pour sa terre de Jonquerette ; fut élu premier consul d'Avignon en 1729 ; fit son testament en 1731, et laissa :
    1. Jean-François, qui suit ;
    2. Joseph dit le chevalier de Jonquerette, qui se trouva en qualité de lieutenant dans le régiment de Sourches, aux sièges de Landau et de Fribourg en 1713 ; passa ensuite dans le régiment de Saint-Simon, infanterie, où il fut capitaine, et où il servit jusqu'à sa mort ;
    3. François-Henri, prévôt de la métropole d'Avignon, par bulle du pape Clément XIII.

  16. Jean-François d'Honorati, IIe du nom, seigneur de Jonquerette, capitaine au régiment de Meuse, épousa, le 3 août 1726, demoiselle Aymare Thérèse Henriette de Laurent de Brue, fille de messire Pierre Joseph de Laurent président à mortier au parlement de Provence, et de dame Gabriel de la Rocque. Il fut premier consul d'Avignon en 1729, et eut pour fils unique :

  17. François Marie Xavier d'Honorati, seigneur de Jonquerette, marié, par contrat du 15 avril 1761, avec demoiselle Marie de Raousset ; il a testé et est mort en 1766, laissant une fille et un fils qui suit :

  18. Pierre François Ignace Victor d'Honorati, qui fut page de S. A. royale madame comtesse d'Artois en 1766, entra en 1780 dans le régiment des gardes françaises, où il resta jusqu'à la défection de ce corps. Il suivit le parti du roi Louis XVI ; rejoignit les princes français à Coblentz en 1791, fit la campagne de 1792, dans son ancien régiment sous le nom des hommes d'armes à pied, y fut lieutenant avec rang de lieutenant-colonel. En 1794, il passa en Angleterre et fut fait capitaine dans un régiment anglais. En 1796, MONSIEUR, comte d'Artois, lui accorda, de la part du roi, la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. En 1803, rentré en France, il se maria avec demoiselle Henriette Adèle de Perrin de Ver, fille de messire Bruno Jacques Etienne de Perrin de Ver, de la ville d'Arles, et de dame Joséphine de Vento ; il y a de ce mariage en 1814, une fille et un fils, qui suit :

  19. Joseph Théodore Ernest d'Honorati, né le 7 octobre 1806.
Armes: « D'azur à la bande d'or remplie de gueules, supports : deux licornes. Cri : libertas. La branche d'Avignon porte écartelé, au 1 et 4, comme ci-dessus ; au 2 et 3 chargé d'une voile de vaisseau d'argent, ce qui marque son émigration de Florence, comme on a dit plus haut. »

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