04 mars 2006

Sainte Catherine du Val des Ecoliers

La France Pontificale, Archidiocèse de Paris par Honoré Fisquet
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204178


Le 27 juillet 1214, une célèbre bataille se livra dans les plaines de Bouvines. Comme le salut de la France dépendait de la victoire, le roi Philippe-Auguste fit le vœu, s'il était vainqueur, de construire une abbaye à sainte Catherine, vierge et martyre, et les sergents d'armes du monarque promirent d'élever une église sous l'invocation de la même sainte.

La victoire resta aux Français ; mais les embarras de la guerre ne permirent pas à Philippe Auguste de remplir ses engagements, et la mort le surprit. La gloire de consacrer à sainte Catherine un monument qui rappelât à la postérité le triomphe remporté à Bouvines était réservée, à saint Louis. Sur le conseil de sa pieuse mère, il jeta les yeux sur les frères du Val des Écoliers, diocèse de Langres, qui, n'ayant pas de résidence à Paris, demandaient avec instances qu'on leur permît d'y établir un collège pour instruire ceux d'entre eux qui en seraient jugés capables. Ce sont ces religieux qui, plus tard, se réunirent à la congrégation de Sainte-Geneviève. Saint Louis les fixa à Paris, dans la paroisse de Saint-Paul, près de la porte de Bauders, depuis Baudoyer qui, en 1280, se nommait la porte du Val des Écoliers. Nicolas Gibeyn, bourgeois de Paris, à la prière du chevalier Jean de Milly, ci-devant trésorier du Temple, leur donna trois arpents de terre qu'il possédait en cet endroit, et Henri de Dreux, archevêque de Reims, qui était le feudataire du terrain, approuva cette donation, en mars 1228. Il fallait le consentement de l'évêque de Paris pour construire le monastère et l'église. Le prélat, qui était alors Guillaume d'Auvergne, le refusa d'abord, mais sur l'ordre du Saint-Siège, il finit par l'accorder en octobre 1229. Il résulte de la lettre écrite en cette circonstance par l'évêque de Paris, que déjà les Frères du Val des Écoliers avaient fait construire, à cette époque, une petite chapelle en mémoire des rois Philippe Auguste et de Louis VIII.

La première pierre de l'église fut posée en 1229. Deux inscriptions placées à l'entrée de l'édifice l'appelaient cette pieuse cérémonie. D'un côté, on voyait le roi saint Louis entre deux archers de sa garde, tenant chacun une massue, et de l'autre un chanoine régulier revêtu de sa chape, ayant près de lui deux hommes armés de pied en cap. L'une des inscriptions, celle de droite, était ainsi conçue: « A la prière des sergents d'armes, Monsieur Saint-Louis fonda celte église, et y mit la première pierre, et fut pour la joye de la victoire qui fut au pont de Bouvines, l'an mit deux cent quatorze. » L'autre inscription à gauche portait : « Les sergents d'armes pour le temps gardoient le dit pont, et vouèrent que si Dieu leur donnoit la victoire, ils fonderoient une église de Sainte-Catherine, et ainsi fut il.

L'église, achevée en 1229, servit aux sergents d'armes et aux chanoines réguliers. Après les funérailles de chaque sergent, son écu et sa masse étaient suspendus à la voûte de l'église. Saint Louis dota la nouvelle église d'une rente de trente deniers à percevoir chaque année, à la Purification, à l'Ascension et à la Toussaint. Il pourvut à l'entretien d'un frère, chargé de dire tous les jours une messe de Requiem pour l'âme de son père et de son grand-père, et fit plusieurs autres largesses aux religieux de Sainte-Catherine, dont la maison à Paris fut considérée bientôt comme le collège de tout l'ordre du Val des écoliers. La dédicace de leur église eut lieu le 25 juillet d'une année que l'on ne connaît pas. Il est certain que le monastère de Sainte-Catherine existait déjà en 1235, puisqu'on en détacha des religieux pour prendre possession du prieuré du Val-Saint-Éloi, dans la paroisse de Chilly, près Longjumeau.

Le 31 juillet 1358, Etienne Marcel, prévôt des marchands, voulant livrer Paris aux troupes de Charles le Mauvais, roi de Navarre, fut tué près de la première porte ou bastille Saint-Antoine, d'un coup de hache d'armes par Jean de Charny. Le cadavre du prévôt et ceux de ses complices, au nombre de cinquante-quatre, furent exposés devant l'église Sainte Catherine du Val des Ecoliers. Le 25 avril 1629, le P. Charles Faure, supérieur général de la congrégation de France, passa un contrat avec les religieux de Sainte-Catherine et prit possession de leur couvent. Par lettres patentes du 23 mai 1767, le roi Louis XV ordonna que les religieux de Sainte-Catherine feraient en son nom l'acquisition de l'église, terrain, bâtiments et dépendances, formant ci-devant la maison-professe des jésuites, rue Saint-Antoine, et qu'ils seraient tenus d'y habiter et demeurer à perpétuité. Le roi décida, en outre, qu'aussitôt cette translation opérée, il serait établi sur l'emplacement du prieuré de la Couture un marché en remplacement de celui qui se tenait alors dans la rue Saint-Antoine, marché dont le célèbre architecte Soufflot était chargé de fournir les dessins. La démolition des bâtiments du prieuré eut lieu de 1773 à 1774. Cependant, l'église subsistait encore en 1777, lorsque de nouvelles lettres patentes, données à Fontainebleau le 18 octobre, ordonnèrent la démolition de cet édifice et la vente aux enchères des terrains du prieuré. Ces mêmes lettres patentes ordonnèrent également que les deniers provenant de celle aliénation seraient destinés à la construction de la nouvelle église de Sainte Geneviève. Toutes ces dispositions ne reçurent point une entière exécution. Toutefois, le 20 avril 1783, M. d'Ormesson, contrôleur général des finances, posa la première pierre du marché, et les voies publiques qui furent formées sur l'emplacement du prieuré de Sainte-Catherine, sont : la place du Marché Sainte-Catherine, les rues Caron, d'Ormesson, du Colombier, Jarente et Necker. La rue Jarente doit son nom au trente-deuxième et dernier prieur commendataire du Val-Sainte-Catherine.

Prieurs.

  1. GUIARD fut nommé arbitre avec Guillaume, chambrier de Sainte-Geneviève de Paris, dans un procès survenu en 1254, entre le chapitre de Saint-Rieul de Senlis et le monastère de Saint-Vincent de la même Tille. Le même, mentionné comme ancien prieur de Sainte-Catherine, fut exécuteur testamentaire d'Odelive, veuve de Pierre Chair-de-Porc, sergent d'armes, par un acte du jeudi 11 juin 1259.

  2. EVRARD DE VILLAINES, né au village de ce nom au duché de Bourgogne, fut le premier docteur en théologie de son ordre. Excellent prédicateur, il a laissé un manuscrit dans la bibliothèque du couvent de Sainte-Catherine, un recueil de sermons latins sur les fêtes. Il fonda quelques prieurés de l'ordre de Sainte-Catherine, entre autres celui de Notre Dame des Monts, de Sainte-Geneviève de Marcy, du Parc-de-Harcourt et de Saint-Nicolas aux Cordelles de Laon, et eut le droit sinon d'en nommer les prieurs, du moins de les confirmer, de les changer et de visiter leurs maisons. En 1267, le pape Clément IV pria l'évêque de Paris de permettre à Guiard de faire construire des oratoires dans les fermes de son monastère, afin que ses religieux pussent y célébrer le saint sacrifice ou y assister, sans contact avec les personnes séculières. Cette même année, il donna quelques rentes à Jeanne, femme de Nicolas de Trie, et à sa nièce qui étaient devenues pauvres, en reconnaissance des bienfaits que cette dame avait accordés, du vivant de son époux, au Val des Écoliers de Paris. Guiard paraît avoir cessé de vivre le 7 mai 1267.

  3. GREGOIRE, surnommé le BOURGUIGNON, sans doute à cause de sa patrie, était docteur au moins en 1266. En février 1269, il obtint du roi saint Louis que tous les biens acquis par on couvent fussent favorisés du droit d'amortissement. Il est encore mentionné en 1271.

  4. JACQUES est cité en octobre 1292 et en janvier de l'année suivante.

  5. LAURENT DE DREUX naquit dans cette ville et gouvernait en 1304. Il contribua à l'établissement du prieuré de Royal Lieu, que fondait alors Philippe le Bel. Le nécrologe nous apprend qu'il fut docteur en théologie, et que ses parents et amis firent don au Val-des-Ecoliers de la somme de trois cents livres qu'on employa à l'achat de Fontenay et de Boissy.

  6. GIRARD, surnommé de TROYES, sa ville natale. Son anniversaire est marqué dans le nécrologe au 25 septembre.

  7. NICOLAS était prieur au mois d'avril 1338.

  8. DREUX DE COURLENÇON ou plutôt de COURTAÇON donna une procuration au frère Thomas de Châtres, en juillet 1338. Il mourut le 3 décembre 1350.

  9. JEAN Ier DE CAMBRONNE permit à un de ses religieux, en 1351, de donner au couvent quatre livres de rente annuelle que ses parents lui avaient constituée en 1346. Il obtint du roi Jean, en 1351, un privilège de Committimus. Jean était docteur en théologie et mourut le 21 juillet 1363.

  10. RAIMOND ou RAINONN DE BOISSY, d'abord sous prieur en 1353, fut élu à l'unanimité prieur dix ans plus tard, et mourut le 13 septembre de cette année.

  11. THOMAS DE CHATRES, depuis longtemps procureur du Val-des-Ecoliers, fut élu pour remplacer Raimond et cessa de vivre le 9 octobre 1363.

  12. PHILIPPE DE MASSY, ainsi nommé à cause du lieu de sa naissance situé au diocèse de Paris, après avoir été procureur, devint prieur le 20 octobre 1363. Il s'efforça d'établir dans son église, sur des bases solides, la confrérie des sergents d'armes. Lui et son couvent conduisirent la dépouille mortelle du roi Jean à Saint-Denys en France, en 1364. Philippe mourut en mai 1370. Sous son gouvernement, la discipline concernant l'usage de la viande, se relâcha d'une manière assez considérable pour être remarquée des historiens.

  13. BOHARD D'ESTAIN. On le trouve quelquefois sous le nom de Richard. D'abord prieur de Saint-Paul de Reims, il succéda à Philippe par voie de compromis en 1370. On avait pour lui tant d'estime que plusieurs grands personnages le nominèrent leur exécuteur testamentaire; de ce nombre furent Pierre d'Orgemont, chancelier de France et du Dauphiné, qui fit construire dans la nef de l'église de Sainte-Catherine deux chapelles voisines du choeur, et dans lesquelles il voulut être inhumé en 1377 ; de Guillaume, baron de Montmorency, de Thiébaud de Bourmont, baron de Manicamp, et du célèbre avocat général Jean des Marets. Il mourut en 1398, s'étant démis de son prieuré depuis quelques mois.

  14. PIERRE BONENFANT, sous-prieur, fut élu prieur en 1397. Il reçut cette même année l'hommage d'Enguerrand de Marigny, surintendant des finances pour les terres qu'il tenait en fief à Châtres et dont la seigneurie appartenait au prieuré de Sainte-Catherine. Il acheta pour son propre compte, en 1399, un domaine pour le prix de quatre-vingts livres, et cessa de vivre vers le mois de novembre 1417.

  15. JEAN II DE BOURMONT, originaire de Manicamp au diocèse de Soissons et fils du baron seigneur de ce lieu, fut élu le 6 décembre 1417. Les guerres civiles qui ravageaient la France à cette époque y rendirent très difficile le gouvernement de Jean. Celui-ci fut pris par les Anglais et ne recouvra sa liberté qu'au moyen d'une rançon considérable, vers 1427. Avec les propriétés du prieuré qui furent aliénées, la discipline monastique y eut beaucoup à souffrir, mais Jean fut ferme, inflexible, et mourut à Orléans le 8 mai 1438, pendant que la peste sévissait à Paris.

  16. JEAN MAUPOINT III, de Paris, fut élu vers la fin de mai 1438, prit possession le 1 juin. Doué d'une grande prudence, il succomba cependant sous le poids des affaires difficiles qu'il eut à traiter et fut forcé d'aliéner des biens appartenant à sa maison, lorsque son plus vif désir eût été de recouvrer ceux que le malheur des temps avait fait passer en des mains étrangères. La paix ayant été rétablie en 1455, le Val-des-Écoliers se releva peu à peu. Jean ne dédaigna pas de commencer ses études à l'université de Paris, en 1460 et 1461, sous Thomas de Courcelles, célèbre docteur, devint bachelier en théologie, et, brisé par les soucis et la vieillesse, termina sa laborieuse carrière le 11 novembre 1476.

  17. JEAN IV NERVET, religieux du Val Saint Éloi, près de Longjumeau, ayant été trouvé par hasard le seul qui pût dire la messe à Sainte-Catherine de Paris en présence du roi Louis XI, ce monarque le nomma l'un de ses aumôniers ordinaires en 1474. Il fut élu prieur de Sainte-Catherine en décembre 1476. Six ans après (1482), il donna au frère Pierre Martin, le prieuré d'Ennemont devenu vacant par la cession de Simon de La Barre. Sur ces entrefaites, il fut nommé confesseur du roi Louis XI ; et obligé de résider en quelque sorte à la cour, il confia l'administration de son couvent au sous-prieur Jean Berthin. A la mort du prince, il se remit tout entier au gouvernement de son monastère, en fit bâtir le cloître, et construire le jubé ainsi que les stalles du choeur. Jean Nervet, préconisé évêque de Mégare in partibus infidelium, assista à ce titre, le 21 mai 1503, à l'installation d'Etienne de Poncher, évêque de Paris, et au banquet qui eut lieu ce jour-là à l'évêché, et où il prit place à droite d'Etienne, avec Louis de Villiers de l'lle-Adam, évêque de Beauvais et Matthieu d'Artigueloube, évêque de Pamiers, Philippe Cousin, abbé de Sainte-Geneviève, et Nicaise de l'orme, abbé de Saint-Victor, tandis qu'à gauche du prélat se trouvaient René d'Illiers, évêque de Chartres, Guillaume Briçonnet, évêque de Lodève, et Antoine de la Raye, abbé de Saint-Denys. Jean Nervet, comme suffragant de l'évêque, de Paris, consacra le dimanche 7 septembre 1511 l'église paroissiale de Sainte-Croix en la Cité, et trois autels qui étaient à peine achevés. Sa mort arriva le 10 novembre 1525.

  18. PHILIPPE THIBAULT était fils de Jacques, seigneur de la Grange, de Cheverny, de Vibraye, baron d'Huriel, gouverneur du comté de Blois, ambassadeur du roi Louis XII en Suisse, et de Marie Garandeau. Il embrassa la règle de Saint-Benoît à l'abbaye de Turpenay au diocèse de Tours, fut le premier prieur commendataire de Sainte-Catherine de Paris et abbé de Noirmoutier, de Bourgueil-en-Vallée et de Saint-Nicolas d'Angers. il cessa de vivre le 12 novembre 1539.

  19. TOUSSAINT DE HOCEDEY, évêque de Toul en 1543, et abbé commendataire de Honnecourt, de Trois-Fontaines et de Gorze, fut aussi prieur de Châalis, et, en 1535, de Sainte-Catherine, que Philippe Hurault avait abdiqué en sa faveur. Il s'en démit vers 1560 en faveur du suivant et mourut le 30 juillet 1565.

  20. ANTOINE MINARD, clerc séculier, succéda à Toussaint par suite de la cession de celui-ci, et fit le partage entre lui et le couvent des biens du Val-des-Ecoliers en 1564. Il mourut le 24 juillet de l'année suivante. Jean Hamelin, sous-prieur et procureur, fut élu par Les religieux le 27 juillet 1565, mais comme le roi fit alors placer sous le séquestre les biens du monastère, il semble que l'élection de Jean n'eut pas de suite.

  21. MARTIN DE SOUSPITTE, nommé par le roi, prit possession en juin 1566 et termina sa vie en septembre suivant.

  22. FRANÇOIS Ier DE BERNES, docteur en droit, conseiller et aumônier du roi, était originaire de Turin dans le Piémont. Il obtint du monarque le prieuré de Sainte-Catherine qui était encore vacant le 3 mars 1567, et en prit possession la même année. Il répara son monastère et mourut en 1593. Le chapitre choisit solennellement Geoffroi Hardi pour le remplacer. Ce Geoffroi était sous-prieur de Sainte-Catherine et abbé de Notre-Dame de Doudeauville de l'ordre de Saint-Augustin, au diocèse de Boulogne-sur-Mer. Bien que son élection n'eût pas été désapprouvée par le duc de Mayenne, un décret du grand Conseil l'annula en 1594, et le roi Henri nomma le suivant.

  23. NICOLAS DE BOLOGNE.

  24. ETIENNE DE BOLOGNE. (Voir aux abbés de Livry, nos 33.)

  25. Louis DE BOLOGNE. (Ibid., no 34.)

  26. RAPHAEL DE BOLOGNE prit possession du Val des Écoliers en 1618, par suite de La cession de Louis en sa faveur et fut peu après évêque de Mégare in partibus, coadjuteur de Digne, prélat assistant au trône pontifical, et enfin évêque de Digne à la mort de Louis. Il posséda le prieuré jusqu'en 1655, époque où il en fit cession à Gabriel de Boislève, évêque d'Avranches; mais celui-ci en fut dépossédé à cause de certaines clauses frauduleuses que l'on découvrit dans le contrat.

  27. FRANCOIS II SERVIEN, évêque de Bayeux, posséda le prieuré pendant deux ans, à la condition d'un payement de six mille livres à Raphaël de Boulogne, trompé par Gabriel de Boislève, Il était abbé de Saint-Jouin de Marnes depuis 1656 et mourut le 2 février 1659.

  28. AUGUSTIN SERVIEN, fils d'Abel Servien, surintendant de finances, père du marquis de Sablé et de la duchesse de Sully, fut nommé prieur par le roi à la mort de François, obtint ses bulles le 15 juin 1659, et mourut le 7 octobre 1716. Un arrêt du grand Conseil, en date du 8 novembre suivant, décida que les revenus du couvent seraient donnés, non pins à l'abbaye de Saint-Victor, mais l'établissement des nouveaux catholiques.

  29. N. DE CHASOT, premier président au parlement de Metz, était neveu de Jacques Bénigne Bossuet, évêque de Meaux. A la mort de sa femme, il embrassa l'état ecclésiastique, fut nommé par le roi prieur de Sainte-Catherine le 30 avril 1719, obtint ses bulles le 28 septembre, fit prendre possession le 10 décembre, se démit le 24 de ce même mois, et passa par nomination royale à la dignité d'abbé de Saint Arnoult de Metz. Les revenus du prieuré furent encore affectés aux nouveaux catholiques par arrêt du grand Conseil en date du 10 février 1710.

  30. JEAN-CHARLES PORTAIL, fils d'Antoine Portail, conseiller au parlement de Paris, et de Madeleine le Nain de Tillemont ; naquit le 19 novembre 1676. Frère puîné du premier président au même parlement, il fut prêtre de l'Oratoire; prédicateur de la station du carême à la cour en 1722, chanoine de l'Eglise de Paris, du 9 novembre 1724 au mois de décembre 1728, et prieur de Sainte-Catherine en juin 1727. Sa mort arriva le 26 mai 1739.

  31. AIMARD-CHRÉTIEN-FRANÇOIS-MICHEL NICOLAÏ, fils du premier président de la cour des comptes, né à Paris en 1720, fut reçu chevalier de l'ordre de Malte. Le roi le désigna pour être prieur de Sainte-Catherine le 31 août 1736. Aimard prit possession le 8 novembre suivant, et devint chanoine de Paris le 7 décembre de la même année et évêque de Verdun le 16 juin 1754. Sa mort arriva le 9 décembre 1769.

  32. LOUIS-FRANÇOIS-ALEXANDRE DE JARENTE DE SENAS D'ORGEVAL, fils d'Alexandre Balthasar de Jarente de Senas, baron de Luce la Croix-Haute et marquis d'Orgeval, et de Louise-Elisabeth de Rambault de Champrenard, naquit le 1er juin 1746, à Saint-Siméon, près de Bressieux au diocèse de Vienne et aujourd'hui de Grenoble. Appelé à Paris par l'évêque d'Orléans, son parent, Louis fit ses humanités au collège du Plessis et son séminaire à Saint-Nagloire et à Saint-Sulpice. Reçu licencié en droit civil et canonique, il fut vicaire général de Mgr de Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, député par celte province ecclésiastique en 1770 à l'assemblée du clergé de France, pourvu en mai 1771 de la commende de l'abbaye de Lieu-Dieu-en-Jard, prieur de Royal-Pré en 1762, de Tricheville et de la Couture-Sainte-Catherine en 1769, coadjuteur d'Orléans le 29 octobre 1780 et préconisé par Pie VII le 11 décembre suivant sous le titre d'évêque d'Olba en Cilicie in partibus infidelium avec future succession, abbé commendataire de Saint-Eloi, au diocèse de Noyon, le 14 juillet 1784, titulaire du siége d'Orléans le 28 mai 1788. A la révolution, il prêta serment à. la constitution civile du clergé, refuse toutefois de prêter son ministère pour le sacre des évêques constitutionnels, et, le 2 octobre 1801, bien que déposé canoniquement, envoya sa démission d'évêque d'Orléans au premier consul. Lors du voyage du pape Pie VII à Paris, de Jarente rétracta ses crieurs entre les mains du Souverain Pontife, et mourut sincèrement repentant à Paris, rue Sainte-Marthe, no 4, au 10e arrondissement, le 30 octobre 1810, et non 1801 comme l'ont dit quelques écrivains.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

très bien,
amitié
Gérard PLANSON

Anonyme a dit…

Bravo pour cet historique sur le val des écoliers.
L'église de Sainte-Catherine du Val des écoliers possédait quelques biens à Montreuil (93)mais je n'en sais guère plus. Peut-on trouver la liste de ses bienfaiteurs ?
En tout cas merci de ce blog

René Connat

boudeville a dit…

L'abbaye Sainte Catherine du Val des Ecoliers de Paris dépendait de l'abbaye de Notre Dame en l'Ile à Troyes, laquelle dépendait de l'abbaye Notre Dame de Belroy (Aube), laquelle dépendait de la Maison Mère de l'ordre du Val des Ecoliers à Verbiesles en Hte Marne.
J'ai publié une monographie de Verbiesles que relate l'histoire de l'ordre du Val des Ecoliers, dont l'origine remonte à 1201. L'ordre comptait 28 abbayes.

Gilles Dubois a dit…

Merci pour ce dernier commentaire. Cliquer ici pour avoir plus d'info sur la monographie de Verbiesles.

michel a dit…

Je suis étudiant en architecture et je consacre une étude sur le chateau du val des écoliers à Verbiesles. Ayant été interessé par votre blog je me demandais si vous n en saviez pas plus sur l histoire de ce chateau précisément

en vous remerciant
mistergrimm@hotmail.fr

Anonyme a dit…

Je viens de découvrir cette notice sur l'église sainte-Catherine du Val des Ecoliers à Paris. En fait vous pourrez trouver beaucoup d'autres choses sur ma thèse (1996) publiée en 19998 au Cercor sous le titre : Les Ecoliers du Christ, l'ordre canonial du Val des Ecoliers (1201-1539.
Amitiés.
Catherine

Gilles Dubois a dit…

A l'époque, j'ai publié cet article sur Ste-Catherine du Val des écoliers en raison de mes recherches sur la famille de Bologne. En parlez-vous dans votre thèse ?