31 octobre 2005

Sources du nobilaire de Provence par le Baron du Roure

Extrait de l'Annuaire du Conseil héraldique de France
Sources du nobiliaire de Provence
par le Baron du Roure
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036886
pages 156 à 166
La recherche des documents a été de tout temps, pour ceux qui s'occupent de généalogies, une des principales difficultés. Pour peu que l'on veuille sortir du cadre, forcément restreint, que nous offrent les nobiliaires connus, pour avoir des renseignements supplémentaires et si souvent nécessaires, on se heurte à un obstacle presque insurmontable. De quel côté diriger ses investigations et comment faire la lumière sur tant de points obscurs ?

Nous ne pouvons donner ici que quelques indications sommaires, mais qui serviront à faciliter les recherches, et nous suivrons le plan qui a été adopté ici l'année dernière pour les sources du nobiliaire de Bourgogne. Cette notice sera donc divisée en sept articles : Recherches et maintenues de noblesse. -- Preuves pour l'entrée aux Etats. -- Preuves de Malte. -- Lettres d'anoblissement, de confirmation et de relief de noblesse. -- Documents féodaux. -- Registres des paroisses et actes notariés. -- Bibliographie.

I. RECHERCHES ET MAINTENUES DE NOBLESSE. -- La Provence est assez favorisée sous le rapport de la conservation de ces documents de la plus haute importance. Il n'y a eu qu'une seule recherche générale, faite vers la fin du XVIIe siècle, à l'époque où elle fut d'ailleurs entreprise simultanément dans presque toute la France. Les recherches se divisent en deux séries; la première va de 1667 à 1671 et fut faite par Alexandre de Belleguise. Elle se trouve aux archives des Bouches Du Rhône et remplit les registres 1356 à 1358 de la série B. (Cour des Comptes). L'inventaire sommaire imprimé cite le nom de chaque famille ainsi maintenue. C'est en grande partie avec l'aide de ces documents que l'abbé Robert de Briançon a fait ses trois volumes de l'État de la Provence. Indépendamment de cela, ils ont été copiés intégralement plusieurs fois, et il en existe notamment un exemplaire à la bibliothèque d'Aix. Les registres 1359 à 1361 de la série B renferment les jugements contre les faux nobles et divers inventaires. -- La deuxième partie des recherches fut faite par Pierre-Cardin Lebret, président du Parlement, de 1696 à 1718 environ. Elle est actuellement en cours de publication dans la Revue Historique de Provence.

2° REGISTRES D'ENTRÉE AUX ÉTATS. -- Nous ne connaissons que celui relatif aux états de 1789. Il donne les titres qui déterminaient l'admission et qui remontent pour la plupart à la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il est donc très intéressant à consulter, car il relie la filiation des familles en 1789 à celle des recherches de Belleguise et Lebret.

3° PREUVES DE MALTE. -- C'est un des fonds les plus riches des archives de Marseille. Le dépouillement complet en a été fait par M. le comte de Grasset, ancien archiviste adjoint, et existe en fiche ; il est regrettable que l'impression en soit aussi longtemps retardée. Nous devons au même auteur le catalogue des chevaliers de Malte de la langue de Provence. Dressé sur documents authentiques, il est de beaucoup le plus sérieux et le plus complet qui ait été fait jusqu'ici. C'est le seul volume de cette série des inventaires départementaux. Nous y trouvons 507 dossiers de réception de chevaliers, 10 dossiers de dames de l'Ordre, chanoinesses de Saint-Antoine de Beaulieu, Saint-Marc de Martel et Saint-Antoine de Vienne, le nom des personnes dont les preuves ont été contestées et 97 dossiers de chapelains, diacots, donats et servants d'armes. Nous ne mentionnerons ici qu'en passant les preuves de chanoines de Saint-Victor, dont les originaux semblent perdus ; il en existe une copie à Marseille, mais dont le propriétaire refuse, parait-il, toute communication. C'est le seul chapitre noble de la province.

4° LETTRES D'ANOBLISSEMENT. -- Elles sont dispersées dans les nombreux registres de la Cour des Comptes, où il serait peu commode de les retrouver. En 1780, Joseph Antoine Louis de Bonaud de la Galinière en a fait une table à peu près complète, avec dates et renvoi aux pages des divers volumes. Cette liste a été publiée dans la Revue Historique de Provence, et comprend environ 260 noms. -- Les lettres patentes n'étaient pas les seuls moyens d'acquérir la noblesse; une foule de charges, surtout depuis leur vénalité, ont valu aux titulaires soit la noblesse héréditaire, soit la noblesse personnelle après un exercice plus ou moins long. Nous ne nous étendrons pas à ce sujet, traité en détail dans divers ouvrages,et qui nous entraînerait trop loin; d'autant plus que la liste complète des personnes ainsi anoblies serait presque impossible à établir.

5° DOCUMENTS FEODAUX. -- Nous pouvons citer en tête les hommages et dénombrements, qui donnent l'état des possessions féodales depuis une époque très reculée ; ils sont contenus principalement dans les registres 2, 223, 747 à 811, 1270, 1378, 1397, 1419, 1439, 1478, 1498 et 1498 bis de la série B. --Les droits de francs-fiefs avec taxation ou décharge, de 1672 à 1677, forment les registres 1362 à 1365. Les archives judiciaires de la Cour des Comptes fournissent aussi de très utiles renseignements ; citons, parmi les plus intéressants, les arrêts de vérification, art. 2953 à 2988 de la série B. Nous recommandons aussi particulièrement les articles 373 à 466 de la série C (arch. civiles) qui renferment les cessions de rentes constituées sur la province. Ces mutations ayant lieu la plupart en vertu de contrats de mariage ou testaments, on voit tout le profit qu'on peut en tirer pour les généalogies. Si, en quittant les archives départementales, nous passons aux bibliothèques de Marseille, d'Aix, d'Arles etc., nous trouvons une multitude de documents relatifs à l'histoire des familles. Le catalogue des manuscrits de ces riches dépôts étant actuellement sous presse, nous croyons inutile d'entrer ici dans de plus grands détails ; il a été parlé d'ailleurs des documents généalogiques de la bibliothèque d'Arles dans un article paru l'année dernière dans cet annuaire. Nous ne pouvons passer sous silence la bibliothèque de Carpentras qui possède énormément de documents généalogiques et nobiliaires ; le catalogue très détaillé étant imprimé, nous y renvoyons le lecteur. Voici une liste des familles qui ont un dossier aux Archives Nationales à Paris :
  • Abeille, T. 274.
  • Adhémar, T. 275.
  • Bausset, T. 689.
  • Belzunce, T. 116.
  • Boisgelin, T. 47, 1472, 941.
  • Brancas, T. 1097.
  • Castellane, T. 216.
  • Grimaldi, T. 751.
  • Mirabeau, M. 778-785.
  • Rabaud, T. 902.
  • Sabran, T. 58.
  • Simiane, T. 909. M. 546-580 ; Titres de familles, (1404-1646), MM. 725, 726, 764-773. Inventaires des titres de la maison de Gordes, MM. 774-780; actes et titres (1356-1682), MM. 781-787 ; Terrier de Gordes (1387- 673), MM. 788-793 ; Investitures (1534-1624), MM. 794-797. Greffe de St-Germain des Fausses (1548-1549), MM. 798. Inventaires, scellés et comptes (1382-1576), MM. 762, 799-806. Inventaire des titres de la branche de Carces, MM. 763.
6° REGISTRES DES PAROISSES ET ACTES NOTARIES. -- Nous ne dirons qu'un mot de ces documents, qui devraient être la base de tout travail généalogique sérieux. A Arles, M. Véran, ancien notaire avant 1789, et M. l'abbé Bonnement ont analysé presque tous les actes intéressant la noblesse d'Arles; leurs travaux se trouvent dans la bibliothèque et aux archives de la ville. Un recueil semblable a été fait par de Haitze, pour Aix et les environs; c'est le manuscrit 1005 de la bibliothèque d'Aix. Pour Avignon et le Comtat, ces recherches ont été faites par Curel. (Bibl. du musée Calvet à Avignon). On trouve un répertoire pareil pour Marseille à la bibliothèque de Carpentras. Ces deux derniers recueils, surtout celui de Marseille, laissent à désirer pour l'exactitude; les autres au contraire sont faits avec le soin le plus consciencieux et méritent entière confiance. Peu de personnes ont eu le courage de compulser les registres poudreux des anciennes paroisses, des insinuations ou des actes de notaire ; il y a heureusement des exceptions. Pendant plus de vingt ans et avec une patience de bénédictins, le vicomte de Rozière et le M de Boisgelin ont relevé des milliers de documents dans ces mines précieuses. Le résultat de leur travail est actuellement sous presse : ce sera le véritable trésor généalogique des familles de Provence.

7° BIBLIOGRAPHIE. -- Pour tous les ouvrages parus antérieurement à 1861, nous renvoyons le lecteur à l'ouvrage bien connu de M. Guigard, Bibliothèque héraldique de la France. Voici une liste malheureusement bien incomplète des ouvrages généalogiques parus depuis ou omis par M. Guigard :
  1. L'abbé J.H. Albanès : Jean Artaudi, dominicain, prieur de Saint-Maximin, évêque de Nice et Marseille. Marseille, in-8°, 1878.
  2. L'abbé J. H. Albanès : Armorial de sigillographie des évêques de Marseille. Marseille, in-4°, 1884.
  3. Arnaud (Camille): Histoire d'une famille provençale (famille Arnaud). Marseille, 2 vol. in-8°, 1884.
  4. Dr Barthélemy : Inventaire chronologique et analytique des chartes de la maison de Baux. Marseille, 1882, in-8°.
  5. Dr Barthélemy : Recherches historiques et généalogiques sur la maison de Baux. Tours, s. d. in-8°.
  6. Blancard (Louis), archiviste départemental: Etude préliminaire sur la chronologie des souverains de Provence de la maison de Catalogne, in-12 S. 1. n. d.
  7. De Bresc (Louis) : Armorial des communes de Provence. Marseille, in-8°.
  8. Baron de B. : Abrégé historique de la maison de Courbeau. Marseille, 1857, in-8°. Quelques mots sur une famille de Marseille du nom de Corbeau ou Courbeau, par J. J. A. Pilot. Paris, in-12, 1864.
  9. Comte Caïs de Pierlas : Documents inédits sur les Grimaldi et Monaco. Turin, 1885, in-8°.
  10. Comte Caïs de Pierlas : Testament de Jourdan Riquieri, au XIIe siècle. Nice, in-8°, 1888.
  11. Comte Caïs de Pierlas : Le XIe siècle dans les Alpes-Maritimes. Turin; in-4°, 1889.
  12. Comte Caïs de Pierlas : Statuts et privilèges accordés au Comté de Vintimille et val de Lantosque par les comtes de Provence. Gênes, in-4°, 1890.
  13. Cortès (Fernand) : Esparron de Pallières (Var). Ses églises, ses seigneurs, la communauté des habitants. Draguignan, in-8°, 1885.
  14. Durrieu (Paul) : Etude sur les registres du roi Charles Ier (d'Anjou.) Paris, 1886, 2 vol. in-8°.
  15. M. de Forbin d'Oppède: Monographie du château de la Verdière. Marseille, in-4°, 1886.
  16. M. de Forbin d'Oppède : Monographie du château de Saint-Marcel près Marseille, du Xe au XIXe siècle. Marseille, in-4°, 1888.
  17. L'Hermite de Soliers : Les noms, armes et blasons de la noblesse de l'ancienne ville d'Arles en Provence. Arles, 1 feuille gr. In-f°.
  18. Comte de Montgrand : Généalogie de la maison de Montgrand. Marseille, 1864, in-8°.
  19. Comte de Montgrand : Armorial de la ville de Marseille. Marseille, 1864, in-8°.
  20. Comte de Montgrand : Histoire généalogique de la maison Ruffo. Marseille, 1880, in-8°.
  21. L'abbé Nadal : Essai historique sur les Adhémar et sur Mme de Sévigné. Valence, 1858, in-80.
  22. Comte de Panisse-Passis : Les comtes de Tende de la maison de Savoie. Paris, in-4°, 1889.
  23. J. Roman : Les derniers comtes de Die et la famille Artaud de Montauban. in-8°, s. 1. n. d.
  24. Baron du Roure : Notice historique sur une branche de la famille de Sabran. Marseille, 1888, in-4.
  25. Baron du Roure : Notice sur Guillaume et Aymar de la Voute, évêques de Marseille. Marseille, 1889, in-8°.
  26. Baron du Roure : Documents inédits sur les familles de Blacas et de Castellane. Aix, 1889, in-8°.
  27. Saige : Documents historiques sur la principauté de Monaco. Monaco, 1888-90, 2 in-4°
  28. Terris (Jules de): Les évêques d'Apt, leurs blasons et leurs familles. Avignon, 1887, in-4°.
  29. Timon David. Étude généalogique et domestique sur les familles de Casaulx, d'Aix et de Libertat. Marseille, 1880, in-8°.
  30. Comte de Balaincourt : Généalogie de la maison de Genas. In-12 (imprimé par l'auteur).
  31. Bouillon-Landais : Notice sur les armoiries de Marseille, in-8°, s. 1. n. d.
  32. Chevillard : Armoiries des villes de Provence. 1 feuille gr. in-f° gravée.
  33. Chevillard : Gouverneurs de Provence sous ses derniers comtes de 1168 à 1480 et depuis la réunion à la couronne jusqu'en 1747. 2 feuilles gr. In-f° gravées.
  34. Généalogie de la maison d'Adhémar Casevieille. Montpellier, 1861, in-8°.
  35. Généalogie de la maison des Aymar, marquis de Chateaurenard. Procès contre le marquis de Valori. -- Paris, in-4°, s. d. -- Mémoire à consulter pour le marquis de Valori contre le marquis de Chateaurenard. Aix, 1859, in-4°.
  36. Observations et pièces justificatives pour MM. de Clapiers contre M.d'Isoard : Aix, 1867, in-4°. 10 pièces.
  37. Notice généalogique sur la maison de Foresta, par M. Rey de Foresta. Paris, 1876. -- Réponse du marquis de Foresta. Marseille, 1876. -- Réplique de M. Rey de Foresta. Paris, 1877, in-4°.
  38. Collection des principaux titres de la maison de Jarente. Paris, 1767, in-f°.
  39. Généalogie de la maison de Valbelle. Amsterdam, 1730, in-4°.
  40. La famille Cachet de Montezan, des comtes de Garnerans. Marseille, 1885, in-4°.
  41. Maison de Castellane, branche de Salernes. Paris, in-12, 1885.
  42. Protestation des Chefs de branche de la maison de Castellane. 1886, in-12.
  43. Notice biographique sur la maison de Castellane. Paris, in-8°, 1843. (Extr. de la Revue générale biographique.)
  44. Généalogie de la famille Gantelmi d'Ille. 1 feuille gr. in-f°. Aix, s. d.
  45. Précis historique sur la maison de Gérard Poitiers, s. d. in-8°.
  46. Catalogue des archives de la maison de Grignan. Paris, in-8°, 1844.
  47. Notice sur la maison de Colla, établie en Provence. In-4°, s. 1. n. d.
  48. Arrêt de la royale Chambre des Comptes concernant les armoiries de la maison de Pingon, originaire d'Aix en Provence. Turin, in-4°, 1779.
  49. Mémoire historique et généalogique sur la maison des Porcellets. Commercy, 1744, in-12. (Cabinet des titres.)
  50. Factum servant de réplique pour les créanciers de feu noble Honoré de Quiqueran, vicomte de Beaujeu, contre noble Paul-Antoine de Quiqueran (avec tableau généalogique) s. 1. n. d. in-4°.
  51. Avertissement pour messire François de Glandevès contre messire Jules d'Albertas (avec tableau généalogique) s. 1. n. d. in-4°.
  52. Généalogie historique de la maison du Teil, par M. du Teil. Paris, in-8°.
MANUSCRITS. -- Nous nous contenterons de citer les manuscrits 775, 776, 777, 778 du Cabinet des titres, qui sont le manuscrit original du Nobiliaire de l'abbé Robert de Briançon, avec annotations de d'Hozier, et le Nobiliaire d'Apt, par Remerville, à la bibliothèque Mazarine.

29 octobre 2005

AD 81 Archives numérisées du Tarn

Les archives départementales du Tarn ont mis en ligne l'état civil du XIXème siècle pour la totalité des communes du Tarn.
Voir aussi : Liste des archives en ligne

Adresses des sites web des archives départementales

28 octobre 2005

Nobiliaire de Provence : Agoult

Extrait de l'Annuaire de la noblesse de France - 1844
M. BOREL D'HAUTERIVE
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036573
pages 203 à 207

TABLETTES GÉNÉALOGIQUES
DES
MAISONS NOBLES DE FRANCE.

AGOULT.

La haute ancienneté de la maison d'Agoult, la quantité de ses branches, le nombre et l'étendue de ses possessions, ses services, ses places et ses alliances, ne laissent pas, dit Chérin dans les Preuves de cour, etc. de comparaison entre elle et aucune autre famille de Provence. Pour compléter cet éloge et ajouter l'éclat des vertus à l'éclat de la noblesse, il eût suffi de dire que la justice populaire a consacré le proverbe hospitalité et bonté d'Agoult ; vieil adage du roi René.

La maison d'Agoult, dont sont issus les Simiane et les Pontevès fut d'abord qualifiée princes d'Apt et barons de Sault, petits états qu'elle possédait en pleine souveraineté et dont les historiens racontent ainsi l'origine.

Lorsque les comtes de Provence, profitant de la faiblesse des rois d'Arles, fixèrent héréditairement dans leur maison le gouvernement temporaire qui leur avait été confié, d'autre seigneurs du pays, puissants par leur crédit personnel et par leurs conquêtes sur les Sarrasins, aspirèrent aussi à l'indépendance. Ils se détachèrent du comte de Provence, dont ils repoussaient la suprématie, et ils firent directement hommage de leurs possessions à l'Empereur, qui les maintint et les confirma dans tous les attributs de la puissance souveraine.

Parmi ces petits états, on distinguait ceux des seigneurs de Baux, d'Orange, d'Apt, de Sault, de Castellane, d'Aulps, de Monaco et de plusieurs grandes maisons du Dauphiné et du Comtat Venaissin. Le nom de terre adjacente fut donné à quelques-uns d'entre eux. Les possesseurs de ces alleux jouissaient d'une indépendance absolue et traitaient d'égal à égal avec les comtes de Provence, de Forcalquier, de Savoie, avec les Dauphins, etc., etc. Raymond d'Agoult, seigneur de Luc, de la branche du Dauphiné, fit la guerre au Dauphin vers 1250.

Lorsque l'accroissement progressif des familles comtales eut brisé sans retour le lien qui unissait les fiefs d'une même origine, lorsque surtout Charles d'Anjou, frère de saint Louis, devint comte de Provence, les barons de Sault cédèrent à la loi du plus fort et se soumirent à l'hommage envers Charles II. Ils conservèrent cependant la pleine suzeraineté dans leur principal domaine, et se placèrent au premier rang des barons et de la haute noblesse de Provence.

Le nom d'Agoult, adopté par les princes d'Apt, baron de Sault, au commencement du XIe siècle, est celui d'une terre située dans le diocèse de Cavaillon.

Leur ascendance, authentiquement établie par le P. Anselme et les Preuves de cour, remonte à Humbert , seigneur d'Apt, ville épiscopale, dont il enrichit l'église de ses bienfaits en 993, 1005 et 1006. Guillaume son fils et Rostaing son petit-fils imitèrent ses libéralités.

Rostaing d'Agoult fut père de Rambaud, qui épousa, vers 1080, Sancie, dame de Simiane, dont il eut deux fils. Guiran, l'aîné, surnommé de Simiane, fut l'auteur de l'illustre maison de Simiane. Bertrand Rambaud continua la souche des d'Agoult, et fut père de Guillaume, célèbre troubadour, dont la postérité s'éteignit au XIIIe siècle, et de Raymond Ier qui assista, en 1172, à la cour Plénière de Beaucaire, où la paix fut conclue entre le comte de Toulouse et le roi d'Aragon, sous la médiation de l'Angleterre. Raymond d'Agoult y figura comme témoin et comme arbitre. Il laissa d'Isoarde, fille du comte de Die, trois fils :
  1. Isoard ;
  2. Raymond II, auteur de la branche des seigneurs de Luc et de La Baume en Dauphiné, dont sont issus les deux rameaux seuls existants aujourd'hui dans les mâles, de Montmaur et de Voreppe, et ceux récemment éteints de Beauvesin, de Chanousse et d'Upaix ;
  3. Bertrand II, auteur de la branche de Curban, éteinte en 1474, et dont les biens, par un mariage, retournèrent à la branche aînée.
Isnard Ier, fils aîné de Raymond Ier, avait épousé, en 1210, Doulceline de Pontevès, dont il eut trois fils :
  1. Isnard, le second, continua la branche de Sault ;
  2. Raymond, le plus jeune, fonda celle de Frets ;
  3. Fouquet, l'aîné, héritier de sa mère, releva, dit-on, le nom et les armes de Pontevès. De lui seraient issues toutes les branches de l'illustre maison de Pontevès.
La postérité d'Isnard II forma les rameaux de Sault et de Barret : le premier s'éteignit avec Raymond III, qui suivit le comte d'Anjou dans l'expédition de Naples en 1388, tous ses biens passèrent, par le mariage de sa fille , à l'autre rameau, qui finit lui-même en 1503 par la mort de Raymond V, dont la soeur porta le nom et les armes d'Agoult dans une branche de la maison d'Artaud-Montauban, qui se fondit en 1608 dans la maison de Créqui-Blanchefort. Fouquet d'Agoult, ami et exécuteur testamentaire du roi René et oncle de Raymond V, lui avait substitué par testament son filleul Fouquet Vincent, à la charge, par ce dernier, de prendre le nom et les armes d'Agoult, avec cette différence que, dans son écu, le loup aurait un collier d'argent cloué d'or. La postérité de Vincent s'est perpétuée avec distinction, jusqu'à ce jour, sous le nom d'Agoult.

La branche des seigneurs de Luc et de La Baume des Arnauds, détachée de la souche, était représentée en 1545 par François d'Agoult, qui, unique rejeton de cette branche, laissa deux fils : Barthélemy, le cadet, fut l'auteur des comtes de Chanousse et des seigneurs d'Upaix, éteints récemment les uns et les autres ; Giraud, l'aîné, continua la souche, et il eut pour arrière petit-fils Hector d'Agoult, qui épousa, en 1650, Uranie de Calignon, dame de Voreppe. De ce mariage sont issus trois fils :

  1. Charles, l'aîné, baron de Montmaur, bisaïeul de Charles, aîné de la maison d'Agoult ;
  2. Jean, seigneur de Voreppe, aïeul de Jean Antoine d'Agoult, maréchal de camp et commandeur de l'ordre de Saint-Louis, décédé en 1826, père des deux représentants de cette branche ;
  3. François, qui forma le rameau de Beauvesin, très récemment éteint, dont les derniers représentants ont été le marquis d'Agoult, lieutenant général en 1816, mort en 1837 ; l'évêque de Pamiers, mort en 1824, et Antoine Jean, vicomte d'Agoult, mort en 1828. Ce dernier, fit les preuves de cour en 1781, fut créé commandeur de l'ordre de Saint-Lazare, lieutenant général et grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, premier écuyer de madame la Dauphine, gouverneur de Saint-Cloud, pair de France le 23 décembre 1823, chevalier du saint-Esprit le 30 mai 1825. Il avait épousé Anne Henriette Charlotte de Choisy, dame d'atours de madame la Dauphine. La vicomtesse d'Agoult a suivi cette princesse dans son exil. Elle est morte à Goritz en 1841.

I. BRANCHE DE MONTMAUR.

Charles Louis Constant, comte d'Agoult, né au château d'Arpaillargues (Gard), 13 janvier 1790, capitaine de dragons 12 février 1813, colonel de cavalerie, commandeur de la Légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis, de Saint-Lazare et Saint-Maurice de Sardaigne, et de Saint-Ferdinand d'Espagne, blessé au combat de Nangis en 1814, retiré du service en 1830, après avoir fait les campagnes d'Allemagne, d'Espagne et de France de 1807 à 1814, et celle d'Espagne de 1823 ; marié en 1827 à Marie Sophie Catherine de Flavigny, dont Claire Christine d'Agoult, née 10 août 1830.

II. BRANCHE DE VOREPPE (résidence, Voreppe).

Hector-Philippe , comte d'Agoult, né â Grenoble 16 septembre 1712, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du roi en Hanovre 1819, en Suède 1820, aux Pays-bas 1823, en Prusse 1827 ; pair de France par transmission de la pairie du vicomte d'Agoult 9 avril 1828, en vertu des ordonnances du 7 avril 1828 et du 30 juin 1829 qui fondent son majorat ; marié en 1823 à Henriette Louise Martin de Vaucresson, fille du dernier président du Grand-conseil, dont :
  1. Foulques Antoine René d'Agoult, né à Bruxelles 1824.
  2. Henri Théodore d'Agoult, né à Voreppe 1836.
  3. Marie d'Agoult, née à La Haye 1826.
  4. Henriette d'Agoult, née à Berlin 1828.
Et cinq autres filles en bas âge.

Frère (résidence Montluçon.)

Alphonse Charles, comte d'Agoult, né à Grenoble 17 juillet 1784, reçu chevalier de Malte de minorité, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, officier supérieur des gardes du corps, colonel de cavalerie, retiré du service en 1830, après avoir accompagné Charles X à Cherbourg ; marié 26 janvier 1818 à Elisabeth Stéphanie Des Champs de La Vareinne, fille du baron de La Vareinne, ancien capitaine de cavalerie et membre de la Chambre des Députés en 1823, dont :
  1. Raymond d'Agoult, né en 1825.
  2. Edouard d'Agoult, né en 1832.
  3. Mabile d'Agoult, mariée au baron de Pampullonne en Vivarais.
  4. Olympe d'Agoult, née en 1829.
  5. Alix d'Agoult, née en 1838.
III. BRANCHE DE BEAUVESIN.

Le marquis d'Agoult, dernier rejeton mâle de cette branche, est mort en 1837, ne laissant que deux filles.
  1. Marie-Césarine d'Agoult, née 23 novembre 1783.
  2. Stéphanie d'Agoult, veuve du comte de Chaponay-Saint-Julien.
Armes : d'or, au loup rampant d'azur, armé et lampassé de gueules.
Supports : deux anges.
Devise : Avidus committere pugnam.

25 octobre 2005

BRANCAS. Ducs de Brancas, de Lauraguais et de Céreste

Annuaire de la noblesse de France
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036580
pages 110 à 111


Pour la notice historique, voyez l'Annuaire de 1843, p. 131. -- Origine : Burrhus Brancacius, qui gouvernait en 1006 la république de Naples. -- Titres de la maison devenue française sous le nom de Brancas : prince souverain de Nisare 31 août 1392 ; comte de Forcalquier 22 juillet 1493 ; marquis, puis duc et pair de Villars-Brancas 1652 ; duc de Lauraguais 1714 ; grand d'Espagne (1) de 1ère classe 1730 ; duc de Céreste 1784. -- Illustrations : dix cardinaux, un grand-amiral de France 1594, un maréchal 1741-1750, des gouverneurs de province, des ambassadeurs, des chevaliers de la Toison-d'Or et du Saint-Esprit, etc.

Armes : d'azur, au pal d'argent, chargé de trois tours de gueules et accosté de quatre jambes de lion d'or, mouvantes des flancs de l'écu. Cette maison ne reconnaît comme Brancas que la branche ducale qui suit.

(1) Nous devons rectifier ici une erreur qui s'est glissée dans l'Annuaire de 1843, où nous avions dit que la grandesse l'Espagne était attachée à la branche cadette. Ce titre n'avait pas cessé d'appartenir à M. le duc de Brancas et à ses successeurs.

I. BRANCAS.

Louis-Marie-Buffile, duc de Brancas, de Lauraguais et de Céreste, premier gentilhomme chrétien, pair de France, grand d'Espagne, prince de Nisare, comte de Forcalquier, ancien colonel de cavalerie, né 12 mai 1772, marié 18 mai 1807 à Caroline-Ghislaine, fille d'Auguste, comte de Rodoan et de La Marche, et de Wilhelmine de Mérode, princesse de Rubempré, veuf 9 décembre 1848, dont :

Marie Ghislaine Yolande de Brancas Lauraguais, duchesse héritière de Brancas, mariée 9 novembre 1846 à Ferdinand Hibon, comte de Frohen, substitué par contrat de mariage aux noms, titres et armes des
Brancas, dont :
  1. Henri-Marie.Désiré Ferdinand, né 1er décembre 1851.
  2. Yolande-Marie-Julie.
  3. Mathilde-Marie-Fernande.

Tante.

Pauline de Monestay-Chazeron, mariée en 1797 à Louis Albert de Brancas, duc de Céreste, veuve 28 septembre 1851.

Nobiliaire de Provence : Blacas-Carros

Annuaire de la noblesse de France - 1845
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036574
pages 182 à 185
Au nombre des branches que produisit l'ancienne maison de Blacas, on compte celle des seigneurs de Blacas-Carros, séparée dle celle d'Aulps dès l'an 1180. Elle fut formée par Guigues de Blacas, frère ou cousin de Blacas de Blacas, seigneur de la ville d'Aulps, co-seigneur de Salerne, et surnommé le Grand-Guerrier (Artefeuille. Robert de Briançon).Cette branche est donc issue de Pierre, chef de la maison de Blacas qui partit pour la première croisade, en 1096, à la tète des bandes provençales, et fut déclaré prince de Césarée par l'empereur Alexis Comnène (Histoire du Bas-Empire, par LEBEAU).

Un jugement en date du 17 novembre 1667, rendu par les commissaires du roi en Provence pour la recherche de la noblesse et toutes les preuves que cette ligne a faites pour l'ordre de Malte, détruisent les assertions erronées des auteurs qui ont avancé qu'elle s'était éteinte au XVIe siècle. Courcelles, qui avait reproduit ces assertions dans le cinquième volume de l'Histoire généalogique des pairs de Fronce, les a rectifiées dans le onzième volume du même ouvrage en publiant la généalogie de cette branche.

Elle s'est alliée avec les maisons de Demandols, d'Eissia, de Giraud du Broc, de Grasse, de Grimaldi, de Lascaris, de Moriès, de Requiston, de Seva, de Villeneuve. Elle a fourni min grand nombre de chevaliers de Malte, dont plusieurs sont parvenus à des commanderies importantes. Pierre de Blacas-Carros, grand'croix bailli de cet ordre, était, en 1774, commandeur de Goufflets et de Canebières.

Alexandre Claude Bonaventure, marquis de Blacas, seigneur de Carros et de La Tour, né en juillet 1761, chevalier honoraire de l'ordre de Malte, avait épousé en mai 1789 Marie Madeleine Victoire de Pélissier-Chanteraine. Il est mort en 1818, laissant trois fils, qui suivent, et une fille morte en bas âge.

Claude Marie François Alexandre, comte de Blacas-Carros, né à Fréjus 13 janvier 1791, chevalier de Malte et de la Légion d'honneur, ancien sous-préfet, marié 11 novembre 1818 à Marie Anne Thérèse Sophie d'Yzarn-Fraissinet, dont :
  1. Louise Marie Thérèse Sophie, mariée 18 mai 1839 à Auguste, comte de Chastenet-Puységur, ancien officier de la garde royale.
Frères.

I. Marie Antoine Alphonse Elzéar, vicomte de Blacas, ancien officier d'infanterie, né à Aix le 1er juillet 1797, marié le 2 avril 1825 à Elisa de Badier, décédée 7 décembre 1842.

De ce mariage :
  1. Alphonsine Alexandrine Joséphine de Blacas, née en 1829, décédée en 1841.
  2. Sophie de Blacas, née 1er novembre 1830.
  3. Marie Catherine Laurence, née 25 novembre 1842.
II. Hippolyte Bonaventure Joseph, baron de Blacas, né à Aiguines 20 novembre 1803, marié 23 avril 1834 à Marie-Thérèse de Foresta, née 7 mai 1813. (V. Foresta.)

De ce mariage :
  1. Jenny de Blacas, née 8 juin 1838.

Armes : d'argent, à la comète à seize rais de gueules. Supports : deux sauvages appuyés sur leurs massues. Cri : Vaillance.

Notice historique sur la maison de Barbentane

Annuaire de la noblesse de France - 1854
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036582
pages 275 à 278

Porte de BarbentaneRobin Canolle, originaire d'Écosse, s'enrôla en 1248 sous la bannière du duc d'Anjou, frère de saint Louis, qu'il suivit dans la septième et dans la huitième croisade. En 1289, on retrouve son fils au service de Philippe le Hardi, et peu après ses descendants reçoivent du duc d'Anjou la seigneurie de la Thibaudière, avec l'écusson : de gueules, à deux clefs d'argent, en sautoir, surmontées de la coquille de Saint-Jacques, et accompagnées de trois triolets (ou trèfles) d'or, et pour devise : IN TE, DOMINE, SPERAVI, NON CONFUNDAR.

Les Robin de la Tremblaye, issus de cette souche, ont leurs preuves au cabinet du roi, où ils ont produit des lettres originales du connétable de Clisson, en date de 1360, qui prouvent qu'ils étaient cousins.

Le premier de cette ancienne race qui planta piquet au pays de Provence fut noble Pierre de Robin, conseiller et médecin du roi René d'Anjou, avec qui il quitta cette province pour le suivre dans ses campagnes d'Italie en 1458 et 1469, et de qui il reçut en don les seigneuries de Venelles, de Collonges, de Vauvenargues et de Graveson. En 1479, des lettres patentes confirmant la noblesse dudit Pierre de Robin lui furent délivrées par le roi René. Elles sont très particulièrement remarquables, en ce qu'elles sont richement coloriées par le « bon roi » lui-même, qui n'était pas moins grand artiste que prince brave et populaire. Au frontispice de ce curieux parchemin, il peignit de sa main le nouvel écusson qu'il donnait à Pierre de Robin : d'or et de gueules, chargé de trois merlettes, dont deux en chef ; et l'autre en pointe ; et pour cimier la tête d'un More entre deux bannières aux mêmes armes, et le bourrelet sur le casque. Enfin le même Pierre de Robin fut au nombre, des témoins du testament royal, sur lequel il est qualifié de noble et illustre personnage ; et où il est compris pour un legs de deux mille écus d'or. En 1482, le roi Charles du Maine investit le même Pierre de Robin de la terre et seigneurie du lieu de Barbentane.

Connus depuis sous les noms de Graveson, de Barbentane et de Beauregard, les sieurs de Robin se sont toujours maintenus au premier rang de la noblesse de Provence, soit par les emplois qu'ils ont occupés, soit par les alliances qu'ils ont contractées.


  1. Pierre de Robin, seigneur de Graveson, de Barbentane et autres lieux, épousa, en 1488, Marie d'Abisse, dont il eut :
  2. Étienne de Robin, seigneur de Graveson et de Barbentane, lequel eut, de son mariage avec Marie de Posquières ; 1° Etienne de Robin, qui suit ; 2° Claude de Robin, qui fit la branche des seigneurs de Beaulieu à Lunel et à Montpellier ; 3° à 5° trois filles, dont deux mariées dans les niaisons de Cavaillon-Rochegude et de Bonnadonna, et la troisième, abbesse de Saint-Sauveur de Marseille en 1546.
  3. Étienne de Robin, seigneur de Graveson et de Barbentane, conseiller de l'hôtel de ville d'Avignon en 1564, épousa en premières noces Louise d'Aiguières, fille du seigneur de Méjanes et de Louise de Cavaillon, et en secondes noces Marie de Péruzzi, fille du seigneur de Lauris, du Puget, d'Orsan et de Caumont, et de Marie de Mancelli. Du premier mariage naquirent : 1° Antoine de Robin, qui suit ; 2° Marguerite de Robin, mariée avec Pierre Bon, seigneur de Messillon, gouverneur de Marseille; du second mariage naquit Paul-Antoine de Robin.
  4. Antoine Robin, seigneur de Graveson et de Barbentane, fut député par le cardinal d'Armagnac, légat d'Avignon, au gouverneur d'Orange pour traiter de la main-levée des biens séquestrés entre les habitants du comté Venaissin et ceux de la principauté d'Orange en 1572. Il eut de son mariage avec Marguerite de Bouliers-Porcelet : 1° Paul-François de Robin, qui suit ; 2° Alexandre de Robin, coseigneur de Graveson, qui épousa Madeleine de Galiens , fille du seigneur de Vedènes et d'Émilie de Crillon, d'où naquirent : 1° Louis de Robin, premier consul d'Avignon en 1634 ; 2° Henri de Robin, doyen de Tarascon et archidiacre d'Avignon ; 3° Torquat et Guy de Robin, reçus chevaliers de Malte en 1604 et 1614. Ce dernier épousa Charlotte de Fortia, fille du baron de la Bourne, colonel de cavalerie légère, capitaine de cinquante hommes d'armes et gouverneur des îles de Marseille, dont il eut Jacques de Robin, seigneur de Graveson, marié avec Jeanne de Plantiers. Le père et le fils, résidant à Uzès, furent reconnus nobles par jugement de Bezons, intendant du Languedoc, les 29 juillet et 27 septembre 1669.
  5. Paul François de Robin, seigneur de Graveson et de Barbentane, épousa, en 1642, Anne de Chastueil, dont il eut : 1° Antoine de Robin, qui suit ; 2° Paul de Robin, marié deux fois, d'abord avec Marguerite de Guibert, et puis avec Marthe de la Visclède, dont il eut Antoine de Robin, reçu chevalier de Malte en 1674.
  6. Antoine de Robin, seigneur de Graveson, de Barbentane et de Beauregard, épousa Matheline de Clémens-Ventabren, d'où naquirent: 1° Paul-Francois de Robin, qui suit ; 2° Antoine-Paul de Robin, reçu chevalier de Malte en 1674 ; 3° Marguerite de Robin, mariée à Antoine de Raousset (de Tarascon), seigneur de Boulbon.
  7. Paul François de Robin, seigneur de Beauregard et coseigneur de Barbentane, se maria, après avoir été reçu chevalier de Malte en 1670, avec Jeanne de Mottes, dont il eut : 1° Claude Jean Baptiste, seigneur de Beauregard, qui épousa Thérèse de Robin, sa cousine, fille de Paul- Antoine, seigneur en partie de Barbentane, et de Marie de Puget-Cabassole ; 2° Joseph Marc Antoine de Robin Beauregard, reçu chevalier de Malte en 1692, et pourvu, en 1747, d'un hôtel à Malte, Situé rue San-Jacopo, et d'une commanderie, qu'il échangea, comme ledit hôtel, à titre héréditaire, contre le grand prieuré de Toulouse, qu'il avait reçu en prix de ses services dans l'ordre de Malte ; 3° Henri de Robin Beauregard, reçu chevalier de Malte en 1704 ; 4° Henri Joseph, qui suit :
  8. Henri Joseph de Robin, seigneur de Beauregard et marquis de Barbentane, né en 1710, fut reconnu au berceau commandeur de l'ordre de Malte, et se maria, en 1750, avec mademoiselle de Faucon (soeur de la marquise de Giraud et de la marquise de la Tour-Saint-Paulet), dont il eut : 1° Étienne de Robin, marquis de Barbentane, capitaine de dragons en 1786, colonel des chasseurs de Malte en 1790, simple soldat à l'armée de Condé, où il combattit à l'avant-garde, jusqu'au licenciement ; marié, en 1802, avec Catherine Delglat de la Tour du Bosc, nommé chevalier de Saint-Louis à la Restauration, et mort sans postérité; 2° Étienne Claude, qui suit.
  9. Étienne Claude de Robin, chevalier de Beauregard et marquis de Barbentane, reçu chevalier de Malte en minorité, fit la campagne d'Amérique, fut nommé capitaine des vaisseaux du roi et chevalier de Saint-Louis. Il émigra, et servit, comme son frère, dans l'armée de Condé. Repatrié en 1800, il épousa, en 1807, Antoinette de Giraud, fille du marquis de Giraud, sa cousine, dont il eut trois enfants : 1° Étienne Léon, qui suit ; 2° Louis Antoine, qui viendra après son frère aîné ; 3° Maria de Robin de Barbentane, mariée avec Louis, marquis des Isnards.
  10. Étienne Léon de Robin, marquis de Barbentane, aujourd'hui membre du conseil général des Bouches du Rhône et maire de la ville de Barbentane, connu par le congrès sanitaire international de 1852, dont il a été le principal promoteur, et par sa conduite énergique durant la crise de décembre 1851, double fait pour lequel il a été décoré de la main même du prince-président. Il s'est marié, en 1835, avec Valentine de Galliffet, fille aînée du colonel marquis de Galliffet, prince de Martigues, chevalier de Malte et de Saint-Louis, officier de la Légion d'honneur, etc., et d'Adélaïde des Roys, dont les aïeux étaient chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dès le XIIe siècle, et sénéchaux de Beaucaire pendant le XVIe, dont naquit, en 1839, Noëmi de Barbentane.


X bis. Louis Antoine de Robin, comte de Barbentane né en 1842, député au Corps Législatif, maire de Saint-Jean et membre du conseil général de Saône-et-Loire. Il a épousé, en 1839, Charlotte de Bongars, fille du colonel vicomte de Bongars, ancien écuyer commandant des écuries de Charles X, officier et commandeur de plusieurs ordres, et de demoiselle de Warnet, d'une ancienne maison d'Irlande, dont il a :
  1. Henri Marie de Robin Barbentane;
  2. Roger Antoine Honoré de Robin Beauregard Barbentane;
  3. Marie Thérèse de Robin Barbentane.
Armes : fascé d'or et de gueules de quatre pièces, à trois merlettes de sable, posées sur les fasces d'ors.

Supports : deux sauvages armés d'un arc et d'un carquois.

Devise: Più forte nell'avversità

Voir aussi

Nobiliaire de Provence : Albertas

Annuaire de la noblesse de France - 1856
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036584
pages 165 à 167

Dessin de Sébastien Avy publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb.
La famille d'Albertas, estimée et ancienne au pays de Provence, est connue depuis Jean Albertas, qui épousa en 1406 Catherine Roque, fille de Sébastien Roque, riche habitant de la ville d'Apt. Elle a produit des officiers de terre et de mer, des capitaines de vaisseau, des conseillers et présidents en la cour des comptes de Provence, des gentilshommes de la chambre du roi, un pair de France sous la Restauration, et, depuis l'an 1617, treize chevaliers de Malte, dont plusieurs furent revêtus de dignités de cet ordre. Elle possédait, au siècle dernier, la belle terre de Géménos, que Delille a célébrée dans son poème des Jardins, et qui vient d'être mise en vente et d'être achetée par le marquis de Tressemane.

La souche de cette famille s'est divisée en trois branches dont l'aînée s'est éteinte au milieu du XVIIe siècle. La cadette, dite de Jonques, s'est subdivisée en plusieurs rameaux qui, au siècle dernier, existaient à Aubagne et à Marseille. Louis Charles d'Albertas était, en 1746, garde de l'étendard, et avait pour frères Gaspard Michel d'Albertas, chanoine de Saint-Victor de Marseille, et Alphonse Rodolphe, chevalier de Malte.

La seconde branche, devenue l'aînée, est celle des seigneurs de Géménos, marquis de Roux, ainsi titrés par érection de l'année 1705, aujourd'hui marquis d'Albertas. Elle était représentée, à la fin du siècle dernier, par Jean Baptiste d'Albertas, marquis de Roux, baron de Dauphin et de Saint-Maime, comte de Nesse , seigneur de Géménos, né le 8 avril 1716, premier président en la cour des comptes, aides et finances de Provence, marié en 1745 à Marguerite Françoise de Montullé.

Jean Baptiste Suzanne, marquis d'Albertas, né de cette union le 24 mai 1747, était, en 1789, premier président de la cour des comptes de Provence. A la Restauration, le roi Louis XVIII le nomma préfet des Bouches-du-Rhône, et, le 17 août 1815, il l'appela à la pairie. Son fils aîné, le comte Félix d'Albertas, s'était distingué par son zèle dans l'armée du Midi. Le marquis d'Albertas est décédé le 3 septembre 1829 et les événements de 1830 ont empêché sa pairie de passer à son héritier. (Voir, pour la généalogie Moréri et La Chesnaie des-Bois.)

Armes : de gueules, au loup rampant d'or. -- Couronne de marquis. -- Devise : TALIS NOSTER AMOR, avec deux flambeaux posés en sautoir, tortillés et allumés.

Nobiliaire de Provence : Amalric


Nobiliaire universel de France - Tome 12
Nicolas Viton de Saint-Allais
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036873
pages 289 à 294

Dessin de Jean-François Binon publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb


AMALRIC ; cette famille, un des plus anciennes de la Provence, est connue dès le neuvième siècle, par deux archevêques d'Aix. Une charte de la fin du dixième siècle, de l'abbaye de Saint-Victor-lès-Marseille, de l'année 993, au sujet de la plainte que l'abbé de Saint-Victor porta à Boson, roi d'Arles, comte de Provence, de l'usurpation faite à son abbaye, de certains biens situés au terroir de Marseille, rapporte qu'Amalric, gentilhomme d'Arles, fut commis par le roi Boson, pour connaître de cette plainte ; il est qualifié dans la charte de sa commission, unus inter principes et judices Arelatensium. Celui-ci (dit Meynier, dans son histoire de la principale noblesse de Provence, page 48) « est la tige de la maison d'Amalric. Je l'ai suivie avec possession de fief et qualité de damoiseau, qualité de grande distinction, etc. etc. »

Une charte de l'évêché de Marseille, de l'année 1219, qualifie Raoux d'Amalric, damoiseau ; Bertrand d'Amalric, archevêque d'Arles, en 1281, institua Jean d'Amalric, son frère, son héritier, qu'il qualifie aussi de damoiseau.

La maison d'Amalric s'est divisée en plusieurs branches, dont plusieurs se sont établies dans le Languedoc, entre autres la branche des seigneurs de Durfort, et celle des seigneurs de la Loubière, toutes deux maintenues par M. de Bezons, en 1668 et 1669.
  1. Amalric D'AMALRIC, seigneur d'Esclangon, au diocèse de Digne, vivait en 1380 et 1396, avec Isnardette Seconde, sa femme ; elle était veuve de lui, en 1415, et tutrice de ses deux enfants
    1. Louis, dont l'article suit ;
    2. Elzéar d'Amalric, seigneur en partie d'Entrages et de Courbon, auteur d'une branche éteinte en la personne de Pierrette d'Amalric, son arrière-petite-fille, mariée, en 1558, avec Honoré de Castillon ; seigneur du Castelet, et par elle seigneur d'Entrages.

  2. Louis D'AMALRIC, Ier du nom, seigneur d'Esclangon, fut, ainsi que son frère Elzéar, maître d'hôtel ordinaire de René, roi de Jérusalem et de Sicile, et comte de Provence, qui, en récompense de leurs nombreux services, leur donna la terre d'Entrages, au diocèse de Digne, lors de la réunion du terroir de Feston à celui de Digue, le 6 mars 1443. Il eut pour fils:

  3. Louis D'AMALRIC, IIe du nom, qui fut maître d'hôtel ordinaire de Charles VII, roi de France et comte de Provence. En considération de ses services, ce prince lui donna, le 5 juillet 1492, la terre d'Aynac à vie, et l'office de capitaine châtelain de Saint-Vincent. Il épousa Delphine, dont le surnom est demeuré inconnu, et en eut :

  4. Elzéar D'AMALRIC, seigneur d'Esclangon et d'Aynac, au diocèse de Digne, qui s'allia avec Claudine de Trougnon, dont entr'autres enfants :
    1. Galéas D'AMALRIC, seigneur d'Esclangon, de Lambert et d'Aynac, qui fit hommage au roi le 11 décembre 1551, et épousa Honorée de la Croix de Coitières dont il eut :
      1. Marcellin d'Amalric, seigneur d'Esclangon, qui fit hommage au roi pour la seigneurie des Sies, le 29 mars 1548, et fut institué héritier de son père, par son testament du 11 juin 1558, marié avec Honorée de Castellane, fille de Gaspard de Castellane, seigneur, de Saint-Julien et d'Esparron, et d'Honorée de Lascaris-Tende. II fut père, entr'autres enfants : de Joseph D'AMALRIC de Lambert, reçu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, en la vénérable langue de Provence, en 1576 ;
      2. Anne d'Amalric, mariée, en 1544, à Louis de Materon, seigneur de la Pérusse ;
      3. Catherine d'Amalric, qui épousa Antoine d'Isoard, seigneur de Chénerilles;
    2. Honoré, dont l'article suit ;
    3. Marcellin d'Amalric, chanoine de l'abbaye de Saint-Victor-lès-Marseille, vivant en 1558.

  5. Honoré D'AMALRIC alla s:établir à Marseille, à cause de son frère Marcellin, et vint ensuite habiter la cité de Signes, dans le même diocèse. Il épousa le 5 janvier 1539, Marguerite de Marin, dont il eut :
    1. Balthazard , dont l'article suit ;
    2. Melchior d'Amalric ;
    3. Antoinette d'Amalric, mariée à Barthélemi de Venel, écuyer, de la cité de Signes.

  6. Balthazard D'AMALRIC, épousa, 1.° Camille de Castelle ; 2.°, le 8 décembre 1567, Marguerite de Gasquet ; reçut une cession de la somme de 400 livres, le 26 janvier 1590, et fit une vente le 18 mars 1592. Ses enfants furent :
    Du premier lit:
    1. François, dont l'article suit ;
    2. Marguerite d'Amalric, mariée, le 7 février 1605, à Gaspard de Raimondis, écuyer, de Draguignan, fils de noble Antoine de Raimondis, avocat au siége de Draguignan, et de Jeannette Raphaël. De leur mariage sont issus les seigneurs de Raimondis d'Alons ;
    Du second lit:
    1. Catherine d'Amalric, épouse de noble capitaine, Roland Colomb d'Ollioules;
    2. Louise d'Amalric ;
    3. Diane d'Amalric, mariée à Alexandre Fournier, sieur de Champortin, fils d'Elzéar Fournier et de Claire Alazar. Louis Fournier, leur fils aîné, prit le surnom d'Amalric, du chef de sa mère.

  7. François D'AMALRIC épousa, le 11 août 1598, demoiselle marquise de Saboulin, dont pour fils unique :

  8. Jean-Paul D'AMALRIC, qui servit quelque tems, et était, en 1650, capitaine de la garnison de Sainte-Baume-lès-Marseille. Il présenta ses titres devant les commissaires députés en Provence, pour en faire la vérification, lors de la recherche des faux nobles; et fut reconnu noble, issu de noble race, le 20 octobre 1668. Il avait épousé, le 6 décembre 1634, demoiselle Anne de Martin, dont il eut :
    1. Antoine, marié, le 24 mai 1676, Françoise de Saboulin, sa branche est éteinte ;
    2. Jacques, qui suit ;
    3. François , qui servit dans les mousquetaires , et mourut au retour des campagnes de Hollande.

  9. Jacques D'AMALRIC (Jacques n'est pas le fils de Jean-Paul et Anne de Martin, voir la mise à jour du 12/3/2011 au bas cet article ) épousa, en 1687, demoiselle Marguerite de Guérin, dont vinrent :
    1. André, qui suit ;
    2. Louis, mort dans l'état ecclésiastique ;
    3. Joseph d'Amalric.

  10. André D'AMALRIC, épousa, en 1734, demoiselle Anne-Marguerite d'Espinassy, d'une très ancienne famille noble de Provence, dont il eut quatre garçons et trois filles, savoir :

    1. Louis Joseph d'Amalric, qui épousa demoiselle Charlois de Goy, dont il eut :
      1. Louis d'Amalric, lieutenant en premier dans le deuxième régiment d'artillerie de la marine ; chevalier de la Légion-d'Honneur ;
      2. Marie-Anne d'Amalric ;
      3. Joséphine-Rosalie d'Amalric ;
    2. Joseph François César d'Amalric, procureur du Roi au conseil supérieur de la Martinique, qui épousa demoiselle Marguerite du Puy, dont sont issus :
      1. Pierre César d'Amalric, mort sans alliance, en 1813 ;
      2. Louise Julie Olyrnpie d'Amalric, mariée, le 14 novembre 1797, avec Jean François Claude, comte de Noyers d'Avout, capitaine de cavalerie, issu des sires de Noyers, en Bourgogne. Elle est morte en 1808, ayant eu de son mariage :
        1. Joseph Alphonse de Noyers,
        2. Pierre-François de Noyers,
        3. Louis Paul de Noyers,
        4. Ferdinand Jérôme de Noyers,
    3. François de Sales, dont l'article suit :
    4. Alexandre Pierre Emilien d'Amalric , qui épousa demoiselle Suzette Payan , et est mort au service du roi de Naples, ne laissant que trois filles, dont l'une a été élevée dans la maison royale d'Aveya ;
    5. Rosalie Thérèse d'Amalric, mariée à Pierre de Carry ;
    6. Rosalie d'Amalric, mariée à Louis d'Amalric, son oncle ;
    7. Anne Marguerite d'Amalric.

  11. François de Sales D'AMALRIC, a épousé demoiselle Marguerite Sophie de Logier, et a eu d'elle :
    1. Alfred Ernest d'Amalric, lieutenant de cavalerie, tué, à l'âge de dix-huit ans, le 5 mars 1814, dans un combat livré aux Russes, près de Reims ;
    2. Antoinette Françoise Henriette Eudoxie d'Amalric.
Dans son Nobiliaire de Provence, publia à Aix, en 1693 ; l'abbé Robert dit : « quelques-uns avaient cru, avec Nostradamus, que Durand, seigneur de Flassans, tige des comtes de Carces, du nom de Pontevez, était de la maison des Amalrics; mais ils se sont trompés. Meynier, dans la Critique de ce nobiliaire, répond Jean-Baptiste de Pontevez, mourant sans enfants, institua son héritier universel, Durand d'Amalric, son neveu, fils de sa soeur, et de Jean d'Amalric, à la charge de porter ses nom et armes, par son testament de 1490. Ce testament prouve littéralement, que si Durand d'Amalric, eut été Pontevez, d'estoc paternel, le, testateur ne l'aurait pas chargé d'en porter les nom et armes. Jean-Baptiste de Pontevez ne fit point de tort à son nom et à ses armes, en les perpétuant à Durand d'Amalric son neveu. La maison d'Amalric, est de la principale noblesse de Provence, et ses descendants, dont étaient issus les comtes de Garces, ont été illustrement renommés en Provence et dans le royaume, pendant les guerres de la ligue ; ils ont possédé pendant longtems la charge de grand sénéchal et de lieutenant de Roi, en Provence »

Armes : d'azur, au pin d'argent, ombragé de sinople, le fût chargé d'une croix de Malte d'or, émaillée du troisième émail ; accompagné en chef de deux étoiles d'or, et en pointe d'un cerf du même.

L'abbé Robert, de Briançon, dans son État de la noblesse de Provence, tome Ier, page 281, dit que les, anciennes armes de cette maison, étaient : de gueules, à trois bandes d'or, et qu'il ne sait pas pourquoi les Amalrics qui étaient à Signes, en ont changé.

Mise à jour du 12/3/2011

Actes des registre paroissiaux de Signes signalés par Dominique Lamy que je remercie au passage...

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Le 13 may (1681) ont été espousés devant nous Jacques Amalric fils de Louys et de feue Marguerite Bourguignonne d'environ 22 ans de Signes d'une part et Marguerite Guérine de feu Jean et d'Anne Reynaude d'environ 20 ans assistés de leurs parents proches Louys Amalric père dudit époux, de Jean-Baptiste Fournier, son beau-frère, de François Bilhon, de Pierre Reynaud et de Pierre Guérin frère de l'épouse, témoins requis soussignés
LAmalric, PReynaud, Fornier, Guérin, PBillon

Signes, 1668-1717 7E134_4, vue 243/452

L'an 1733 et le 22e du mois de décembre après une publication faite dans cette paroisse les parties ayant obtenu une dispense des deux autres de monsieur de Caux chanoine de la major, vicaire général et official de monseigneur l'évêque de Marseille comme aussi du temps des avants insinué et contrôlé au greffe des insinuations ecclésiastiques par monseigneur Laurens en date du 7 décembre sans avoir découvert aucun empêchement canonique et civil nous prêtre soussigné avons procédé à la célébration du mariage suivant avec l'agrément de monsieur le curé savoir entre Sr André Amalric veuf de demoiselle Clère Lauren fils de Sr Jacques et de feue demoiselle Marguerite Guérin du lieu de Signe d'une part et honeste fille demoiselle anne d'espinassy fille de Sr joseph et de demoiselle marguerite billon dudit lieu de Signe d'autre. Les parties autorisées de la présence de leurs pères etc.

Mise à jour du 14/10/2012 : Ajout des pages concernant la famille Amalric dans le critique du nobiliaire de Provence de Barcillon de Mauvans


24 octobre 2005

Aperçu historique sur le château de Barbentane

Annuaire de la noblesse de France - 1854
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036582
pages 279 à 280
Les Cimbres et les Teutons ayant fait une halte an confluent de la Durance et du Rhône, y établirent un camp retranché. Cette construction donna peu après naissance à la localité désignée par les historiens sous les noms de Bellinto, Barben et enfin Barbentane.

Tour de Barbentane

En 728, les Sarrasins démantelèrent Barbentane, que Charles Martel reprit sur eux et entoura des remparts qui s'y voient encore.

En 879, Barbentane fut possédé par Rostaing, archevêque d'Arles, qui en restaura le château.

En 945, la seigneurie de Barbentane passa à Béranger II, comte de Provence.

En 1276, Hugues de Saint-Pésaire fut nommé claari du château de Barbentane par le comte de Provence.

En 1305, Clément V, premier pape d'Avignon, fut suzerain-banneret de Barbentane.

En 1356 et le VI des calendes de juin, l'empereur. Charles IV accorda à l'évêque d'Avignon le droit de battre monnaie au château de Barbentane.

En 1365, Anglic Grimoald, cardinal-évêque d'Avignon et frère du pape Urbain V, flanqua l'ancien château de la grande tour, qui coûta 4,000 florins d'or.

En 1474, le roi René, et en 1482 le roi Charles du Maine inféodèrent les seigneuries de Graveson et de Barbentane à Pierre de Robin, chef de la famille des Barbentane.

En 1596, le sire de Crozes assiégea Barbentane, où s'était enfermé le duc d'Epernon, lieutenant d'Henri IV. Ceux de Graveson marchèrent contre les assiégeants, et les mirent en déroute.
En 1642 le cardinal de Richelieu, remontant le Rhône de Tarascon à Lyon, coucha à Barbentane.

En 1680, le grand Condé, pour la querelle de qui le sire de Robin avait aliéné sa seigneurie de Graveson, lui vint faire une visite dans son château de Barbentane. A son retour près de Louis XIV, il lui vanta tellement la beauté du site, que la grand roi eu aurait accru son domaine, si son désir n'eût été vaincu par le quatrain suivant, que lui adressa le marquis de Barbentane Robin :

Eh! Qu'est-ce donc pour toi, grand monarque des Gaules, Qu'un peu de sable et de gravier ? Que faire de mon isle ?... Il n'y croit que des saules, Et tu n'aimes que le laurier !

En 1759, la grande tour du château de Barbentane servit d'observatoire à Cassini pour lever sa carte de France.

En 1792, le château de Barbentane succomba sous le marteau révolutionnaire, et ses ruines, d'abord vendues comme bien national, furent, par la suite, rachetées par la famille des Barbentane Robin, qui les ont restaurées au point d'en faire un des monuments les plus remarquables de l'époque féodale.

Voyez : la Chesnaye-des-Bois ; Robert de Briançon ; Vertot ; Pithon-Curt, histoire de Provence ; l'histoire du roi René ; l'histoire universelle de la Noblesse de Provence ; la Critique du Nobiliaire de Provence ; et les Archives d'Angers, d'Aix, de Tarascon, d'Avignon, de Malte, etc., etc.

Barbentane sur le web :

22 octobre 2005

Mise à jour de mon arbre geneanet

Je viens de mettre à jour mon arbre geneanet. Il contient actuellement 9 654 personnes. Les principales nouveautés concernent :

L'ascendance d'Honorade de Laugier grâce à des informations parues dans le dernier numéro de Provence Généalogie suite à une question de Mme d'Unienville (je n'utilise plus cette ascendance, voir la mise à jour plus bas)
  • Génération 1
    • 1 - Honorade de Laugier
  • Génération 2
    • 2 - Anthoine de Laugier
    • 3 - Marthe de Rasconis
  • Génération 3
    • 4 - Pons de Laugier
    • 5 - Delphine de Matheron
    • 6 - Pierre de Rasconis
    • 7 - Anthoinette Lascaris
  • Génération 4
    • 8 - André de Laugier
    • 9 - Jeanne de Ville
    • 10 - Pierre de Matheron
    • 11 - Philippa de Sabran
*** Mise à jour du 19 octobre 2008

Depuis Août 2007, je me base sur la généalogie des Laugier données par P. Louis Lainé (voir http://gillesdubois.blogspot.com/2007/08/gnalogie-de-la-famille-de-laugier.html)
*** Fin de la Mise à jour du 19 octobre 2008

Les ascendants de Charlotte Nancy Astier en Ardèche grâce à des informations transmises par Mme Chabas

En direct de Saorge... sur France Culture

Sur le site de France Culture, vous pouvez écouter l'émission du 21 octobre 2005 : En direct de Saorge... L'Italie en France. Cette émission nous apprend plein de choses sur le comté de Nice, le duché de Savoie, Saorge, La Brigue, l'annexion de 1860 par l'Italie, la réintégration de 1947, les langages saorgien, pignasque, etc., etc.

15 octobre 2005

Fil RSS, bouton XML et + My Yahoo!

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Pour comprendre la syndication de contenu RSS, je vous recommande les lectures suivantes :
Si vous êtes à la recherche d'images de boutons XML ou RSS, en voici :






13 octobre 2005

Nobiliaire de Provence : Sade

Annuaire de la noblesse de France - 1864
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036592
pages 161 à 165

Armes : de gueules, à l'étoile à huit rais d'or, chargée d'une aigle éployée de sable, becquée et membrée de gueules.

La maison de Sade a réuni les genres de célébrité les plus divers. Son nom a été chanté par Pétrarque, amoureux de Laure, dame de Sade. Au siècle dernier, l'abbé de Sade, vicaire général des archevêques de Toulouse et de Narbonne, se distinguait par sa piété, tandis que son frère aîné, lieutenant général des provinces de Bresse, de Bugoy et de Gex, se faisait connaître dans les lettres par un recueil d'anecdotes et de documents militaires sur la guerre de 1741 à 1746, et que le marquis de Sade, fils de ce dernier, se créait une réputation par son libertinage effréné et par la profonde immoralité de ses écrits.

La maison de Sade était originaire d'Avignon, où une rue portait son nom, où ses armes étaient gravées sur la première arche du pont de Rhône, et où elle florissait dès le XIIe siècle. On la trouve citée dans des chartes de 1171, 1175 et 1177. Sa généalogie remonte, degré par degré à Bertrand de Sade, qui assista à une assemblée tenue à Arles en 1216.

  1. Hugues de Sade, dit le Vieux, son arrière-petit-fils, épousa Laure de Noves, fille d'Audebert de Noves, seigneur provençal. Cette femme, célèbre par sa beauté et par l'amour qu'elle inspira à Pétrarque, qui l'a immortalisée par ses chants, était née le 4 juin 1314. Elle mourut de la peste, en 1348, et fut enterrée dans l'église des cordeliers d'Avignon. Le nobiliaire d'Artefeuil donne à Hugues de Sade une soeur du nom de Laure, dont il fait par erreur l'héroïne de Pétrarque.

  2. Hugues de Sade, IIe du nom, fils du précédent, partisan dévoué de Louis II d'Anjou, comte de Provence, fut député de la ville d'Apt au pape Innocent VI.

  3. Jean de Sade, seigneur d'Aiguières, président au parlement d'Aix, épousa Raymonde de Cays, fille de Pons de Cays, chancelier de Provence.

  4. A la mort de Girard de Sade, seigneur d'Aiguières, la descendance se partagea en deux branches : Etienne, l'aîné de ses fils, forma celle des seigneurs de Saumane, qui suit : Balthazard fut la tige de celle des seigneurs d'Aiguières, rapportée plus loin.

  5. Etienne de Sade, coseigneur de Mazan et de Venasque, premier consul d'Avignon, en 1500, épousa 1° Isabelle de Guiramond; 2° Catherine de Cabassolle.

  6. Pierre de Sade, coseigneur de Mazan, issu du second lit d'Etienne, fut premier consul d'Avignon. Il épousa Baptistine de Forbin, veuve de Raimond de Glandevès, grand sénéchal de Provence, et fut père de Joachim, qui suit :

  7. Joachim de Sade, seigneur en partie de Mazan, de Venasque et de Saint-Didier, capitaine du château de Vaison, fut reçu conseiller au parlement de Provence en 1531. Il avait épousé, en 1521, Clémence de Girard.

  8. Jean de Sade, seigneur de Saumane, succéda à son père dans l'office de capitaine héréditaire du château de Vaison et devint premier président de la chambre des comptes de Provence. Il se maria, en 1551, avec Sibylle de Gérente, fille d'un conseiller au parlement.

  9. Balthazard de Sade, seigneur de Saumane et de Beauregard, coseigneur de Cabanes, s'allia, en 1600, à Diane de Baroncelli, fille de Barthélemy, seigneur de Javon.

  10. Jean-Baptiste de Sade, seigneur de Saumane, colonel de la cavalerie légère au service du pape, capitaine héréditaire du château de Vaison, épousa Diane de Simiane.

  11. Côme de Sade, seigneur de Saumane, épousa, en 1669, Elisabeth Louet de Nogaret.

  12. Gaspard François, marquis de Sade, colonel d'artillerie au service pontifical, député de la ville d'Avignon, au pape Clément en 1700, avait épousé, en 1699, Louise-Aldonce d'Astoaud, fille de Jean d'Astoaud, baron de Murs, et de Marie de Thezan-Venasque, dont il eut : 1° Jean Baptiste François Joseph , qui suit ; 2° Jacques François Paul Alphonse de Sade, né en 1705, vicaire général des archevêques de Toulouse et de Narbonne, auteur d'un livre qui a pour titre Remarques sur les troubadours, et traducteur des oeuvres choisies de Pétrarque.

  13. Jean Baptiste François Joseph de Sade, capitaine héréditaire du château de Vaison, entra au service de France dans le régiment de Condé, eut plusieurs missions diplomatiques, sous le ministère du cardinal Fleury, en Russie et en Allemagne, et devint lieutenant général des provinces de Bresse, Bugey et Gex. Il a composé un recueil d'Anecdotes et documents sur les guerres de 1741 à 1746. Il avait épousé, en 1733, Marie Eléonore de Maillé, fille du comte de Maillé, dont il eut un fils, qui suit :

  14. Donatien Alphonse François, marquis de Sade, né à Paris, en 1740, devint fameux par l'immoralité de sa conduite et de ses écrits. Il entra fort jeune au service, fit la guerre de sept ans et se retira, en 1766, avec le grade de capitaine de cavalerie. Ses excès le firent arrêter une première fois à Paris en 1768, puis il fut de nouveau jeté en prison et condamné à mort a Marseille en 1772, pour un crime commis dans une scène de débauche. Sa peine fut commuée, et on l'enferma à Vincennes, d'où il fut successivement transféré à la Bastille et à Charenton. Rendu à la liberté en 1790, il se jeta dans le parti révolutionnaire et écrivit des livres licencieux. Le premier consul le fit reconduire, en 1803, à Charenton, où il mourut en 1814.


BRANCHE D'AIGUIÈRES EN PROVENCE.

  1. Balthazard de Sade, frère puîné d'Etienne, reçut en apanage la terre d'Aiguières et testa en 1518. Il avait épousé Anne d'Hugolen, dame de Romanie et de la Goy, de la famille de Raimon Hugolen ; l'un des neuf preux de Provence. Il eut de cette union : 1° Joachim, qui suit ; 2° Jean-Pierre, qui servit dans les guerres de religion.

  2. Joachim de Sade, seigneur d'Aiguières, épousa Madeleine Maucelle, dont sont issus 1° Balthazard, qui continua la descendance ; 2° Pierre de Sade, seigneur de Goult, trois fois premier consul d'Arles.

  3. Balthazard de Sade, seigneur d'Aiguières, de Goult, de la Goy, etc., se maria avec Honorade de Grimaldi, des seigneurs d'Antibes.

  4. Jean de Sade, seigneur d'Aiguières, de la Goy, etc., épousa, par contrat du 30 avril 1550, Anne de Damian.

  5. Pierre de Sade, seigneur d'Aiguières, etc., enseigne au régiment des gardes, servit sous le duc d'Epernon. Il commandait dans la ville de Salin lorsque le duc de Savoie vint mettre le siège devant, cette place. De l'union qu'il avait contractée le 12 novembre 1588 avec Louise de Porcellet, il eut un fils, qui suit:

  6. Jean Valentin de Sade, seigneur d'Aiguières, etc., se maria le 9 mars 1617 avec Marie Anne Françoise de Calvière.

  7. Guillaume de Sade commandait une compagnie de chevau-légers, et se distingua, en 1641, au siège de Tarragonne. Il obtint, en 1647, un arrêt du parlement qui interdisait l'exercice du culte réformé à Aiguières sous peine de mille livres d'amende. D'Ysabeau d'Abeille, qu'il avait épousée le 9 mars 1653, étaient issus : 1° Joseph de Sade, qui suivra ; 2° Antoine de Sade, commandeur de Malte ; 3° Jacques de Sade, chevalier dudit ordre, blessé mortellement au siége de Caron où il reçut quatre coups de feu.

  8. Joseph de Sade, seigneur d'Aiguières, marié le 24 février 1676 avec Anne Susanne de Roux d'Arbaud, mourut en 1744. Ses enfants furent : 1° Louis Elzéar de Sade, page, puis mousquetaire de la deuxième compagnie de Sa Majesté en 1712, enseigne des gardes françaises, qui combattit à Denain, reçut à l'ouverture de la tranchée, lors du siège de Douai, une blessure qui l'obligea de quitter le service ; il mourut sans postérité ; 2° Joseph David de Sade, qui continua la filiation.

  9. Joseph David de Sade, page de Sa Majesté, colonel en 1742, brigadier d'infanterie en 1745, commandant de la ville d'Antibes, défendit cette place lorsqu'elle fut bloquée par l'escadre anglaise et par les troupes de la reine de Hongrie et du roi de Sardaigne. Il reçut quelque temps après le grade de maréchal de camp.

Nobiliaire de Provence : Sabran

de SabranAnnuaire de la noblesse de France - 1864
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036592
pages 158 à 161
Armes : de gueules, au lion d'argent.
La maison de Sabran, d'ancienne chevalerie, est l'une des plus illustres de Provence. Elle a pris son nom d'un ancien château, chef-lieu de la baronnie de Sabran, situé en Languedoc à quatre lieues de la ville d'Uzès. Elle possédait en outre en franc alleu des biens considérables en la sénéchaussée de Beaucaire et une portion de la ville d'Uzès, qui lui échut par suite d'une alliance contractée vers 1156. Les anciens seigneurs de Sabran se qualifiaient par la grâce de Dieu, connétables des comtes de Toulouse, soit que cette dignité fût attachée à la possession de leur baronnie, soit qu'elle eût été inféodée particulièrement à leur maison.

Au XIIe siècle, un double mariage avec deux héritières des anciens comtes de Forcalquier, transmit à deux branches de la maison de Sabran des droits sur le comté de Forcalquier, que l'une d'elles a soutenu par les armes et fait consacrer par un traité en 1220.

On trouve dès l'an 1029 Émenon, seigneur de Sabran, qui assista à la fondation du monastère de Saint-Pierre de Sauve, par la vicomtesse de Béziers. (D. Vaissette, Histoire de Languedoc, t. II, p. 460; preuves, colonne 482.)

Guillaume de Sabran, Ier du nom, chevalier, fils présumé d'Emenon qui précède, fut présent à la charte par laquelle Almodis de la Marche, veuve du comte de Toulouse, réunit, le 23 décembre 1066, le monastère de Saint-Gilles à l'abbaye de Cluny. (Ibid., p. 211 ; preuves, col. 253.). Il fut, en 1080, garant d'une convention passée entre Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, et Ermengarde, vicomtesse de Béziers. Il se distingua à la première croisade et il est cité au nombre des soixante chevaliers chrétiens, qui, au siège d'Antioche, en 1098, défendirent un pont contre toute une armée de Sarrazins. Guillaume de Sabran entra l'un des premiers dans la place et fit prisonniers les fils du gouverneur mahométan. Pendant le siège de Jérusalem, ce brave compagnon d'armes du comte de Toulouse et de Godefroy de Bouillon favorisa, par une brillante expédition, le débarquement d'une flotte génoise dans le port de Joppé, au mois de juin 1099, et le 14 juillet suivant, on le retrouve un des premiers à s'élancer sur la brèche et à pénétrer dans la ville sainte. Son nom et ses armes ont été placés sur la frise de la grande galerie des croisades du musée de Versailles : de gueules, au lion d'or, et non d'argent, comme l'ont constamment porté ses descendants.

Guillaume III, seigneur de Sabran, chevalier, l'aîné des petits-fils du célèbre croisé, continua la branche des seigneurs de Sabran, connétables héréditaires des comtes de Toulouse, qui parait s'être éteinte au XIVe siècle.

Giraud de Sabran, frère puîné de Guillaume III, l'un des principaux barons de la cour de Raymond V, comte de Toulouse, épousa :
  1. Alix de Forcalquier, fille de Bertrand Ier, comte de Forcalquier, et de Josserande de Flotte;

  2. Galburge du Caylar (de la première maison d'Uzès).
A sa mort, sa descendance se divisa en deux branches, qui suivent :
  1. Guillaume IV, issu du premier lit de Giraud de Sabran, prit le titre de comte de Forcalquier à la mort de Bertrand, son oncle maternel, tant du chef d'Alix de Forcalquier, sa mère, qu'en vertu du testament par lequel ledit Bertrand II, comte de Forcalquier, au moment de partir pour la terre sainte en 1168, l'avait institué son héritier pour moitié. Mais il fut obligé de recourir aux armes pour appuyer ses droits contre Raimond Bérenger, comte de Provence, qui s'était emparé du comté de Forcalquier, comme arrière-petit-fils d'un frère aîné de Bertrand II. Cette guerre fut le signal pour les villes les plus considérables de la Provence, comme Aix, Marseille, Nice, Avignon, de secouer le joug et de s'ériger en républiques. Guillaume de Baux, prince d'Orange, qui avait reçu, en 1264, le litre de roi d'Arles de l'empereur Frédéric, s'unit à Guillaume de Sabran, et le comte de Provence se vit forcé de conclure en 1220 un traité par lequel il cédait à ce dernier des domaines considérables dans le comté de Forcalquier. Guillaume de Sabran conserva le titre de comte et transmit à ses descendants le nom et les armes de Forcalquier. Sa postérité s'éteignit dans la personne de Gaucher de Forcalquier, évêque de Gap, qui, par testament de l'an 1483, institua pour son héritier Georges de Castellane, son neveu, avec substitution en faveur de Gaucher de Brancas, son cousin germain. Celui-ci recueillit cette substitution, et ses descendants, les marquis de Brancas, ont porté le surnom de Forcalquier et ont écartelé leurs armoiries de celles de cette maison.

  2. Giraud-Amic de Sabran, seigneur de Châteauneuf, du Thor, de Caumont, etc., issu du second lit de Giraud de Sabran, est qualifié connétable du comte de Toulouse, dans une charte du 15 février 1209. Sa postérité se subdivisa dans ses petits-enfants en deux branches : celle des seigneurs de Châteauneuf et de Rochefort, et celle des seigneurs de Robion et de Caumont, connue sous la dénomination de Sabran-Montdragon, éteintes l'une et l'autre vers la fin de XIVe siècle.
Par les diverses extinctions qui précèdent, la maison de Sabran ne fut plus représentée que par la souche qu'avait formée Rostaing de Sabran, premier du nom, frère puîné de Guillaume III et de Giraud, et trisaïeul de Guillaume de Sabran, surnommé Martorel. Ce dernier eut pour petit-fils Ermengaud de Sabran, seigneur en partie d'Uzès, baron d'Ansouis, comte d'Ariano et de Pozzuolo, grand justicier du royaume de Naples en 1283, auteur des diverses branches qui se sont perpétuées jusque dans les temps modernes.

Ermengaud de Sabran avait épousé :
  1. Laudune Aube de Roquemartine;

  2. Alix de Baux.
Du premier lit était issu Elzéar de Sabran, comte d'Ariano, baron d'Ansouis, ambassadeur du roi de Naples à Paris, où il mourut en odeur de sainteté le 27 septembre 1323. Il fut canonisé par le pape Clément XII, à la demande des Etats du Languedoc, et la mémoire de saint Elzéar est fort vénérée dans le midi de la France.

Du second lit d'Ermengaud de Sabran naquit Guillaume de Sabran, comte d'Ariano et d'Apici, baron d'Ansouis, dont sont sorties les quatre branches ci-après
  1. Celle des barons d'Ansouis, alliée aux maisons d'Agoult, de Baux, de Blacas, d'Escalis, de Forbin, de Roquefeuil, éteinte vers 1614.

  2. Celle des barons de Beaudinar, qui a contracté des alliances avec les maisons d'Arlatan, de Cabanes, de Gamaches, de Glandevès, de Grasse, de Vintimille, etc. Elzéar-Louis Zozime, comte de Sabran, lieutenant général, dernier rejeton de cette branche, né le 3 janvier 1764, appelé à la pairie en 1815, mourut le 22 janvier 1847. Il avait été créé duc de Sabran le 30 mai 1825 et les neveux de sa femme, Marc et Joseph de Pontevès, lui furent substitués dans son titre et sa pairie par ordonnance royale du 18 juillet 1828.

  3. Celle des seigneurs d'Aiguine et de Canjuers, alliée aux maisons d'Albertas, de Fabri, de Monyer, de Pontevès, de la Tour, etc.

  4. Celle des seigneurs de Biosc, alliée aux Coëtlogon, aux Gafarel, aux Requiston, etc. ; éteinte au siècle dernier.
La maison de Sabran a produit des maréchaux du royaume de Naples, un ambassadeur, un grand chambellan de la reine Jeanne, plusieurs officiers généraux et supérieurs, et un grand nombre de chevaliers et commandeurs de l'ordre de Malte, depuis Claude de Sabran qui y fut reçu en 1531. Elle compte parmi ses rejetons un évêque de Chiéti, créé cardinal au milieu du XIVe siècle, et un prélat français, César de Sabran, qui occupa le siége épiscopal de Glandevès depuis le 3 juin 1702 jusqu'à sa mort, en 1720.

Armes : de gueules, au lion d'argent.

Devise : NOLI IRRITARE LEONEM.

Voir aussi :